Ok les kids. Pince-mi et pince-moi sont dans un lycée. Pince-mi se fait tuer. Qu’est ce qu’il reste ? Une question à considérer avec le plus grand sérieux compte tenu des ambitions de Hydravision : réinterpréter le survival sous le prisme de la Star Ac’. Dans lequel les éliminés le sont pour de bon et ne profitent pas de stages payés à Fun Radio, quel que soit leur talent. Une lueur d’inspiration semblait pourtant émaner d’Obscure. Son ambition de teen-survival et sa galerie d’ados sexués et sympathiquement clichés donnaient le change à une production ghetto d’anti-héros paumés (Silent Hill) et de flics en goguette (Resident evil). Son gameplay contorsionniste mélangeant le sacro-saint bouton R1 et les lampes torches paralysantes d’Alone in the dark pour le plus grand plaisir des ambidextres. Ses graphismes proprets et sa bande-son à base de chants grégoriens et de punk aseptisé flattaient l’oreille du lecteur de Stephen king.

Seulement voilà, une fois la lumière bien dans la tronche, Obscure se révèle être aussi fun à jouer qu’un strip-poker dans le noir. Le vrai monstre du jeu, c’est son conservatisme suintant. A l’image de toute cette vague de films post-Scream qui a inondé les salles de cinoche, Obscure reprend paresseusement les acquis les plus idiots du survival et y adjoint des mécanismes inédits mais niaiseux. On aurait voulu s’enthousiasmer pour ce « club des cinq » plein de talents si la crainte d’en perdre un membre indispensable ne nous avait pas forcé à retourner inlassablement à la dernière sauvegarde. On aurait pu porter aux nues cette french touch tellement inspirée pour sa cuisine architecturale mixant « art nouveau » et campus poussiéreux, si l’ensemble n’avait pas dénaturé cette crasse « made in USA » tellement singulière, transcendée dans Silent Hill ou Jeepers creepers. On aurait même fait un effort d’adaptation manuelle si le gameplay en valait la chandelle. Mais non. Même pas. Avec ses ados-là, même Dolto s’emmerderait ferme. Car Obscure est à l’image de son décor lycéen : on n’y apprend rien, on s’y sent prisonnier et le peu qu’on y expérimente se retourne contre nous. Comme disait l’autre : « School out for-ever ! »