Nouvelle plongée dans l’univers Battletech des Mechwarriors. Les Mechs, vous savez, ces machines géantes anthropomorphes commandées de l’intérieur, dans un cockpit. Nous sommes au XXXIe siècle et il n’y a pas plus beau destin que d’être amené à piloter un BattleMech. Non seulement c’est votre cas, mais vous faites en plus parti des Chevaux-Légers Eridani, l’élite des unités d’élite si l’on peut dire. En ces temps de conquêtes intergalactiques entre les cinq Grandes maisons, la vôtre est parée à affronter des adversaires coriaces et déterminés à préserver leurs conquêtes : les Smoke Jaguar. Hélas, le plan mijoté par les gradés pour déstabiliser le camp ennemi sur la planète convoitée a quelque peu foiré. A tel point que les unités envoyées depuis le vaisseau en orbite n’atterrissent pas du tout aux endroits prévus. Pire, on a perdu tout contact avec certaines d’entre elles. Peut-être ont-elles été localisées et détruites par l’adversaire ? Du coup, en plus de devoir remplir les objectifs avec une équipe restreinte et des moyens limités, il faudra retrouver les unités manquantes et rétablir la communication. Rien que ça.

Activision passe la main à Microprose (mais garde tout même son Mech à lui : Heavy gear 2). Cependant, la formule ayant fait ses preuves et fidélisé un public d’inconditionnels, ce dernier s’est bien gardé de bouleverser les habitudes. Pour autant, Mechwarrior 3 est un jeu hautement recommandable, et si le principe général reste inchangé, les améliorations techniques sont au rendez-vous. Primo, ce jeu a de la gueule : le terrain d’action est nettement plus détaillé qu’auparavant et pour peu que vous possédiez une bonne carte 3D, vous constaterez d’étonnants effets d’ombre et de luminosité. L’horizon n’est pas en reste, les attaques à très longue distance ne posent, de fait, plus aucun problème. Pas grand chose à signaler côté son, si ce n’est que les voix, notamment celle de l’instructeur dans le tutorial, sont parfois un peu faiblarde par rapport à la musique.
Secondo, même si les missions pèchent par une trop grande et contraignante linéarité, le jeu est assez prenant. Un tutorial familiarisera les nouveaux venus aux commandes du jeu (assez complexe au premier abord) et le mode « action immédiate » vous met directement en situation de combat, histoire de vous faire quelques Mechs et d’apprécier les subtilités de la pratique : quelles que soient les armes, on peut viser soit la tête, soit les membres droits ou gauches (bras et jambes), soit une partie du tronc (gauche, droit ou médian). Pas vraiment une fantaisie puisqu’un Mech sans jambes, par exemple, est un Mech mort… Le pilotage de l’engin est plus qu’appréciable, d’autant que dans cette 3e mouture, on peut enfin jouer sur l’axe des bras du Mech pour profiter d’une visée latérale.
L’occasion ici de tester également l’armement. Vous pouvez assembler les armes énergétiques (lasers, flambeurs), balistiques (canons, mitrailleuses) et les missiles (MLP, MCP, NARC…) pour augmenter sensiblement votre puissance de feu. Notez qu’on peut faire mouche en utilisant, avec parcimonie parce que ça surchauffe méchamment les réacteurs, un tir combiné de toutes les armes disponibles sur sa machine. Impressionnant. Le problème du Mech, mais faut bien qu’il y ait une faille quelque part, c’est qu’il génère rapidement de la chaleur après chaque shoot. Dès qu’il y a surchauffe, une procédure de fermeture du réacteur s’enclenche automatiquement et vous immobilise pendant quelques secondes. Ce qui fait de vous une cible facile et particulièrement vulnérable. Une solution pour éviter tout désagrément de ce genre : faire trempette ! Seule l’eau, qui ne manque pas dans Mechwarrior 3, refroidit assez sensiblement les réacteurs.

Evidemment, pour jouir pleinement du jeu, le mode « campagne » est immanquable. L’objectif, on l’a vu, est assez clair. Il se découpe en 20 missions -étalées sur 4 mondes- aux briefings impeccablement illustrés et on ne peut plus explicites. Généralement, il vous est demandé de détruire des bâtiments et des installations très précises (un radar est affiché en permanence dans le coin gauche en haut de l’écran et désigne les points opérationnels), mais puisque dorénavant tout est destructible dans le jeu, on s’en donne à cœur joie. Bien peu d’éléments résistent à ces Godzillas d’acier en vérité. Quant aux humains égarés dans le décor… les pauvres. Le point fort du jeu réside dans la possibilité de remplir les missions en équipe. Vos pairs sont à l’écoute : attaquer ou protéger une cible, ou simplement vous suivre, tels sont les ordres auxquels ceux-ci répondront en cours de partie. Sans cela, comptez sur eux pour agir en bonne intelligence car l’IA est excellente -dans les premières missions, Dominic Paine (chiotte, encore cette satané voix VF de Bruce Willis !) excelle dans la couverture.
Sachez-le, un Mech, ça se bichonne, dans ce mode en particulier puisque les unités et les moyens d’action évoluent au fil des victoires. Comprenez bien que ce gros tas de ferraille (30 tonnes pour le plus léger, le Firefly ; 100 tonnes pour le plus lourd, le Daishi ou l’Annihilator -18 Mechs en tout, 18 perles technologiques) vous sert en quelque sorte de seconde peau, vous n’êtes plus qu’un cœur dans un dispositif neuro-technologique de pointe. On ne sous-estimera donc pas l’importance du Labo Mech, l’interface de modification des BattleMechs. Là, il vous faudra certes un peu de temps pour comprendre toutes les subtilités techniques, mais c’est essentiel pour optimiser, en fonction des ressources dont vous disposez, les configs de la machine : blindage, armement, équipements (système antimissile, contre-mesures électroniques, dissipateur thermique, réacteur de saut -les Mech s’envolent !), châssis, masse maximale, espaces critiques… Enfin, avant chaque partie, n’oubliez pas de piocher dans le paquet d’armes et les équipements récupérés lors des missions précédentes. Bien sûr, mieux vaut être prévoyant car les Smoke Jaguar ne font pas dans la dentelle. Rassurez-vous, tout n’est pas perdu en cours de partie grâce à cette sympathique BOM (Base opérationnelle mobile) dont il faudra tout de même assurer la protection en permanence. Précieux, ces engins mobiles stockent les armes et les munitions choisies dans le Labo Mech et rappliquent illico sur le terrain comme des clébards, si vous les appelez. En plus de vous recharger les canons et de vous octroyer de nouveaux missiles, les BOM font de la retape. Idéal pour remettre à neuf son Mech entre deux échauffourées.

Rien d’étonnant à ce que Mechwarrior 3 voit sa durée de vie nettement rallongée en partie multijoueurs. Le jeu accepte jusqu’à 8 participants, en mode coopération ou en mode combat. L’affrontement online est vivement conseillé.
Nul doute que les amateurs de guerre des bots ont de quoi être aux anges. Avec Starsiege (Dynamix), plus facile d’accès mais moins profond, et ce Mechwarrior 3 que les puristes vont glorifier, le genre se porte bien.