« Tu auras ton foutu pognon, mercenaire ». Répétée inlassablement, cette réplique de Killzone Mercenary pourrait presque tenir de credo propre à une la série qui, dans sa promesse de graphismes qui tuent, s’est toujours fixée comme ambition d’en donner au joueur pour son argent. Et tant pis si ce souci de la belle facture, cette volonté d’une guerre sur-mesure où rien ne dépasse, se fait au détriment d’une certaine fadeur et d’un trop grand confort dans un spectaculaire dont finalement rien ne ressort. Ni une grande expérience de jeu, et encore moins un quelconque enjeu qui pourrait soutenir son univers avec ses éternels Panzer Cops rescapés de Mamoru Oshii.

 

De ce point de vue, technique, Killzone : Mercenary garde les qualités de ses aînés, donnant pleine mesure des capacités de la PS Vita. Mais s’il se révèle aussi, et de loin, le meilleur épisode de la série, c’est parce qu’il tente moins d’impressionner techniquement que de réussir à proposer une approche riche et ludique de son espace. D’abord par un level design intelligent et adapté au format portable, que ce soit dans l’enchaînement ou les dimensions des zones de combat qui rendent le jeu très dynamique. Et, ensuite, en proposant une quantité d’armes et d’outils jamais vue jusque là dans la série, permettant de varier ses stratégies, de l’infiltration discrète à l’assaut brutal.

 

Cet enrichissement du jeu, Killzone: Mercenary l’amène enfin en narguant l’idéologie guerrière de la série, balourde au possible, pour basculer vers une atmosphère plus jouissive rappelant un Borderlands 2 avec ses bonus de style. Dans Mercenary on joue en effet d’abord pour un camp avant de basculer dans l’autre. Tout cela pour le « pognon », autrement dit le score, motivation qui permet aussi bien d’accroître ses moyens de jouissance (nouvelles armes à acheter), que d’en explorer toutes les facettes (réussir une mission sans être découvert). En cela, cet épisode Vita, plus riche que la plupart des FPS actuels, donne cette leçon à retenir: pour mieux jouir, rester apolitique au possible.