C’est l’hiver, le ciel est gris, l’humeur à la déprime, on rêve de chalet, de cheminée, de foncer sous une couette et d’arrêter tout ; d’hiberner jusqu’au printemps. On pense alors au soleil, la plage, pourquoi pas le sud de la France et sa Côte d’Azur. Pour nous, elle est pleine de clichés, c’est souvent St-Tropez et ses gogos, ses touristes par wagons, une esthétique flashy, de parvenus, ça fait longtemps qu’on a arrêté de fantasmer. Quelques décennies, au minimum. Mais imaginez ce même cadre vu par des japonais, pour qui la France est une éternelle carte postale, une image d’Epinal. Autant dire un bout d’hexagone idéalisé, mais parfait, débarrassé des disgracieuses marques du réel. C’est un peu ce que nous offre GTI club+ : Rally Cote d’Azur : un ciel bleu céruléen, une petite ville balnéaire avec ses dénivelés surplombant la mer, ses maisons aux tuiles orange et un air de jour de fête à la Tati, et une ambiance colorée, chaleureuse, comme à la grande époque d’OutRun. Si l’aspect visuel de ce jeu de course rappelle beaucoup l’esthétique de Sega, on est pourtant ici chez Konami, dans une adaptation d’une borne d’arcade des 90’s qui n’avait jamais vu le jour sur console. Aux volant de ce transfert relifté en HD et en exclu sur le PSN, Sumo Digital, spécialiste, justement, de conversions pour Sega sur des titres comme OutRun 2. Rien d’étonnant, donc, à retrouver une même patte visuelle : ces chromos clinquants, ces teintes lumineuses éclatantes, cette absence d’ombre et ces jeux de grandes lignes claires. S’il n’y avait la qualité de modélisation des véhicules, GTI club+ aurait pu débarqué sur Dreamcast, on y aurait vu que du feu.

Précurseur de Midnight club et de Test drive unlimited, GTI club+ tire son originalité de son unique circuit, qui s’agrandit selon la difficulté, et dans lequel on emprunte différents chemins pour arriver le plus vite possible à l’arrivée. La technique se résumant alors à trouver la meilleure voie, la mémoriser, puis à conduire comme un dieu à renfort de freins à main gémissant tout en évitant les obstacles. Pas simpliste pour autant, ni vraiment radin malgré son contenu rachitique, le jeu convainc par de pures sensations arcade comme l’époque ne sait plus en procurer. On y revient vite pour pulvériser ses records, finir en pole position avec chacun des véhicules pour débloquer des bonus (cosmétiques, trophées), ou simplement par plaisir. Pas foncièrement difficile, le jeu devient malgré tout relativement costaud en Hard, donnant ainsi du fil à retordre grâce à une IA implacable qui connaît chaque raccourci du circuit comme sa poche. Mais GTI club+, c’est aussi et surtout ses bagnoles : Mini Cooper, Golf Gti, que du petit gabarit qui colle parfaitement à l’univers du jeu. Se faufiler en Renault 5 à travers les ruelles de la ville, c’est se prendre une bouffée de nostalgie, quelque chose entre le souvenir de vacances et de nos voitures Majorette. Réactualisation oblige, le jeu offre également un mode online pas déshonorant qui permet de revenir plus facilement une fois les circuits bouclés. Solidement charpenté par un gameplay sans failles, GTI club+ nous permet de retrouver un genre dans ce qu’il a connu de mieux. Une version de poche, un peu modèle réduit, de ces titres de légende qu’ont été OutRun, Ridge racer et Sega Rally.