Dense… On dira même touffu. En attendant la sortie européenne de Final fantasy IX, Squaresoft nous met dans les pattes de quoi nous occuper pour un bon moment. Les adeptes de « tactical-RPG » sont aux anges, et les petits curieux qui ne connaissent pas se feront un plaisir de s’initier à la stratégie sauce nipponne. Mais attention aux indigestions, car c’est un gros morceau…

Nous sommes en 2112. Depuis presque un siècle, de nouvelles factions et autres pays unifiés font leur apparition. 2020, naissance de l’USN (qui regroupe le Nord et le Sud américain). 2026, l’OCU (Union communautaire de l’Océanie) émerge, et engendre la fusion du Japon avec les provinces asiatiques du Pacifique. Enfin, 2112 voit le jour d’une nouvelle et mystérieuse nation : la DHZ, République populaire de Da Han Zhong. Au milieu de tout ça, il y a vous, Hazuki Takemura (que vous pouvez bien sûr rebaptiser Norbert ou Raoul, si ça vous chante). Ce qui vous différencie des autres étudiants en sciences et techniques, c’est votre aptitude à piloter ces géants d’acier appelés Wanzers. En vérité, vous êtes même pilote d’essai pour la Kirishima Industries, une compagnie qui conçoit et fabrique ces jolis jouets. Peu de temps après vos premières missions de routine, un incident étrange se produit. Vous êtes malgré vous plongé dans un conflit d’envergure internationale, où vous ne savez pas toujours à qui faire confiance. Pour autant, ne soyons pas trop pessimistes puisque vous avez quand même quelques amis prêts à vous porter main-forte. D’ailleurs, le nombre de personnages est assez impressionnant (bons ou mauvais). Et il s’agit de s’arranger au mieux avec le caractère de chacun pour avoir une équipe soudée.

Mais parlons peu, parlons guerre ! Front mission 3 est un jeu de stratégie au tour par tour. C’est-à-dire que vous bougez vos robots, vous attaquez (se planquer, c’est bien, aussi…), et c’est ensuite à l’ennemi de riposter, le tout sur des aires de combats en 3D. Fusils d’assaut, roquettes, mitrailleuse, il convient de tirer parti des faiblesses adverses. Un système de contre-attaque vous permet quand même de vous défendre lorsque vient le tour de l’ennemi. Mais gardez un œil sur vos points d’action, car vous êtes limité dans vos déplacements et vos actions. A titre d’exemple, un déplacement d’une case vous coûte 1 PA. Possible toutefois d’améliorer ce nombre avec un minimum d’expérience. Si vous vous débrouillez bien, vous serez peut-être en mesure d’utiliser les fameuses Battle Skills, ces attaques aléatoires qui font la différence dans un combat difficile. Et si vous sentez que vous prenez du retard dans vos leçons, pourquoi ne pas aller s’entraîner un p’tit coup ? Pas de risques inutiles ici, facile de se faire des points d’expérience à moindres frais. On ne s’étale pas sur les innombrables finesses du soft, autant vous laisser quelques surprises… Disons simplement pour résumer que le système de combat est certes assez particulier, mais très efficace.

Le jeu est truffé de petits détails qui rendent les parties plus trépidantes. Exemple : le fait de pouvoir sortir de votre Wanzer et de vous battre au flingue. Et de monter dans un autre véhicule. Ou encore la possibilité de consulter le Network, ou l’Internet revu par Square, qui apporte une dimension supérieure au scénario (listes de sites, infos capitales, et boîte e-mail en prime). Les seuls défauts de Front mission 3 sont inhérents à ses qualités. A vouloir faire trop complexe, Square risque de faire fuir le gentil joueur pas franchement habitué du genre. De plus, les textes sont souvent trop copieux. Pas de bol, seule la notice est traduite en français. Du coup, nous voici avec un jeu japonais sous-titré en anglais. Parfait pour l’ambiance, dommage pour la compréhension. Square devait être bien pressé pour faire preuve d’une telle négligence…
Sans pour autant être un must absolu, Front mission 3 possède d’indéniables qualités qui en font un soft à ne surtout pas négliger. Si vous ne connaissez pas ce genre de jeu, c’est le moment d’essayer. Quant aux autres, foncez, et faites parler la poudre !