Au royaume des simulations sportives, Electronic Arts règne sans partage et entend bien conserver son hégémonie pour la nouvelle ère PlayStation 2. Pour satisfaire ses ambitions, l’éditeur a décliné les traditionnels Madden, NHL et autres FIFA qui ont fait ses lettres de noblesse. Question : comment renouveler un genre aussi figé que le jeu de foot micro ? Plongé dans un tel contexte et face aux difficultés qu’ont rencontrées les développeurs à dompter la bête, FIFA 2001 n’en a pas moins démérité.

Certes, EA compte en son sein d’excellentes compétences techniques. Les programmeurs ont ainsi pu faire causer l’expérience, de sorte que l’on trouve pêle-mêle la fluidité impressionnante du moteur 3D, des décors réalistes au possible (même si l’on ne compte ici que cinq stades, tous officiels), une pléiade d’équipes disponibles (voir celle de Palestine) et une grande variété de modes de jeux. Mais n’étions-nous pas en droit d’attendre davantage qu’une simple mise à jour de la série ?
Nuance tout de même : techniquement, la série des FIFA n’a plus rien à prouver et c’est donc sur le terrain du gameplay que s’est déplacée l’attention des programmeurs. L’ambiance générale du jeu vous place d’entrée de jeu dans les conditions idéales pour disputer un bon match de foot : introduction à base d’animations, bande-son signée Moby, menus clairs et temps de chargement dérisoires. Les joueurs arrivent donc frais et dispos à l’entame de la rencontre. Les adeptes des précédentes versions, déjà dans leur élément, retrouveront leurs marques grâce à une configuration manette identique. Les néophytes, eux aussi, ne devraient pas avoir de difficulté à maîtriser le soft. Pas de combinaisons sophistiquées, des joueurs qui répondent parfaitement aux commandes. Dans ces conditions, les parties s’équilibrent rapidement pour le bonheur de tous.

FIFA n’en oublie pas pour autant de développer sa licence. Ainsi, les inconditionnels des championnats non plus ne seront pas en reste puisqu’une foule de détails a été retranscrite : juges de touche suivant de près les actions, agents de sécurité disséminés dans le stade, joueurs à l’échauffement, mouvements hautement réalistes et même individualisation des personnages. Oubliée la motion capture de Robbie Williams réalisée pour FIFA 2000. Chaque sprite dispose maintenant de ses propres caractéristiques : taille, morphologie, visage. Et si le résultat est déjà surprenant avec une caméra grand angle, il est tout simplement impressionnant dès lors qu’on zoome : les cheveux ondulent, la barbe est mal rasée, on reconnaît illico son attaquant fétiche. Du détail peut-être, mais voilà qui accentue de belle manière notre immersion dans le jeu.

Seule ombre au tableau : l’éternelle rivalité avec International superstar soccer. Lequel choisir ? Dépassons ces dilemmes cornéliens aussi ridicules que le choix Blur/Oasis ou OM/PSG. Effectivement, les deux jeux présentent quelques éléments assez similaires mais globalement, ils n’ont pas tout à fait la même approche de la simulation sportive. A ce titre, ISS joue davantage sur la technicité pour contenter le puriste. FIFA 2001, lui, repose plus sur un gameplay propice à des parties engagées.
Deux excellents softs quoi qu’il en soit. Il n’empêche que le genre a du mal à trouver un nouveau souffle et EA ne nous surprend pas. Une adaptation de bonne facture, sans plus, puisque les innovations constatées dépendent finalement bien plus de la nouvelle machine de Sony que du concept en lui-même. Reste à son crédit un réalisme sans pareil et une convivialité qui permettront d’occuper bien des soirées.