Après Infinity Ward, Call of duty repasse dans les mains du studio intérimaire Treyarch (Call of duty 3) et annonce le retour en fanfare de la Deuxième Guerre mondiale. Ce changement de contexte est synonyme d’une formule éculée par rapport à l’optique résolument moderne de Call of duty 4. Terminée l’aventure scénarisée comme un blockbuster hollywoodien, et vive les mini-histoires un peu anecdotiques se déroulant sur les différents fronts. Ici, les développeurs ont eu la bonne idée de faire participer les joueurs à la guerre du Pacifique, peu exploitée en jeux vidéo, puis de les faire retourner sur le front russe pour la troisième fois dans la série.

De façon prévisible, aucune surprise n’est perceptible sur le fond. Toujours linéaires, les niveaux conservent ce design intelligent et fonctionnel qui rend la progression fluide. Calquée sur le modèle Goldeneye depuis l’original, l’IA garantie une nouvelle fois des vagues d’ennemis au comportement cohérent et vindicatif pour le plus grand ravissement du joueur. Comme les précédents, Call of duty : World at war impressionne par la manière dont il dépeint la guerre : dès la première mission, on est immédiatement catapulté au coeur de l’action. On tire souvent à l’instinct, la plupart du temps, il est impossible de savoir d’où vienne les coups de feu. Alors on avance tête baissée d’abris de fortune en abris de fortune et on est ponctuellement traversé par des instants de fulgurance qui nous font accomplir un acte de bravoure. Mais, au fond, on est simplement terrorisé. Par le bruit d’abord ; un bruit tonitruant, assourdissant, une sorte de mélasse sonore où se mêle voix amies et ennemies, déflagrations, balles qui sifflent, cris et toutes les sonorités ambiantes… Par les explosions ensuite, qui trouent le décor comme des tornades et qui font tressauter même lorsqu’on les a déjà entendues des dizaines de fois.

Cette manière de jeter le joueur au coeur de l’action est l’une des qualités les plus évidentes de la série, et World at war perpétue parfaitement cette tradition. Bien entendu, il est légitime de le lui reprocher. D’un autre côté, c’est spécifiquement la raison pour laquelle on aime Call of duty. Pourquoi changer une formule qui marche ?