RPG, FPS, STR, gestion urbaine… la ludothèque du PCiste peine à profiter d’un semblant de variété. Disons même qu’elle fait de lui, involontairement, le gamer le plus coincé du cul de la planète, largement de quoi faire se bidonner les comparses consoleux. Forcément, lorsqu’un jeu un peu fun débarque sur le marché vidéoludique PC, il en faut peu pour redonner le sourire à ce grand blasé en mal de sensations ludiques basiques et immédiates. Armed and dangerous entre de fait dans cette catégorie d’ovni inoffensif et hilarant. De quoi s’agit-il ? D’un gentil shoot à la troisième personne qui ne paye pas de mine, mais dont l’originalité -sur PC- repose sur un contexte déjanté et un système de jeu primaire, parfaite alchimie pour le repos des neurones et la redécouverte des plaisirs simple du jeu vidéo.

Les Lionhearts, une bande de rebelles totalement désorganisés et hétéroclite, puisque composée d’un robot, d’un aliéné, d’une taupe et d’un génie du crime, ont pour mission d’organiser le plus grand braquage de tous les temps en plein coeur d’une guerre. Dans la peau du chef de file de cette troupe d’allumés, vous devez balader la compagnie sur les terre de Milola -étrange contrée où les fermiers exploitent trois ressources un peu particulières: le charbon, le thé et les oignons-, pour, objectif ultime, dérober au roi Forge, tyran notoire, le fameux Livre de la Loi. Un grand n’importe quoi bien dans l’esprit de l’excellent Giants : Citizen Kabuto, réalisé en 2001 par la même équipe. La déconne et la légèreté constituent sans aucun doute tout le sel et l’originalité de cet Armed and dangerous, car ce scénar abracadabrant ne sert pas seulement le contexte du jeu. En pleine phase d’action, la loufoquerie est toujours de mise comme en attestent les pingouins ou les moutons qui parsèment le décors, mais aussi l’arsenal aberrant à disposition, allant du bazooka à quatre roquettes simultanées au « Topsy Turvy » : un énorme tire-bouchon qui, une fois vissé dans le sol, inverse la gravité. Entre chaque mission, ça continue, avec des cinématiques globalement assez bidonnantes.

Reste le jeu, pas franchement glorieux : une suite de séances de dégommage, alternant, pour la rescousse des paysans prisonniers, un classique shoot 3D et, pour la défense des territoires encore épargnés par l’ennemi, des phases de shoot dans le tas depuis les tourelles. Plus répétitif, tu meurs ! N’empêche qu’on se surprend à jouer le jeu, à vouloir torcher, sans mal, les 21 missions proposées. Sans doute, d’abord, parce qu’Armed and dangerous est facile, mais, aussi, pour découvrir les cinématiques suivantes et connaître le dénouement de cette grosse poilade vidéoludique.

Sans dépasser, ni même égaler hélas la puissance ludique de son aîné Giants : Citizen Kabuto, Armed and dangerous reste une belle bouffée d’air frais sur PC, un shoot non immersif, certes, et pas vraiment consistant, mais bien péchu.