Année après année, le festival SOY (du 29 octobre au 1er novembre 2009), concocté par la très active association Yamoy, s’étoffe, prend de l’envergure. 2009 marque à la fois la première décade d’existence du collectif et la huitième édition du festival. Comme toujours, SOY est prétexte a balader le festivalier aux quatre coins de Nantes (clubs, musées, planetarium, bars, salles de concert) car les programmateurs ont à coeur de chercher les lieux qui servent au mieux les artistes reçus.

Jeudi 28 octobre 2009

Pas de festival digne de ce nom sans ses annulations de dernière minute : SOY devait ouvrir sur le set de James Blackshaw, naviguant dans la galaxie Current 93, dont j’attendais beaucoup et se voit remplacé par le duo Pillars Of Fire (cf. MySpace). Seul le lieu, le musée des Beaux-arts, reste inchangé. Pillars Of Fire a installé son dispositif sur les lambris du musée et un grand écran, derrière eux, attend que soit diffusé le film « maison » sur lequel ils doivent jouer. Ils ont donc tout un bazar analogique autour d’eux, allant du banjo japonais au générateur de basses fréquences en passant par divers claviers ultra-cheaps. De ce bric à brac musical commence à se dégager des sons particulièrement distordus, noyés d’echo, tandis que l’on découvre ce qui va être le personnage récurrent de leur film, un monstre assez BD, quelque part entre la créature des marais (transposé dans les bois) ou « Black Hole » de Charles Burns. Je ne sais pas ce qui est le plus flippant, ces images saturées, donnant l’impression d’être dans un rêve éveillé ou sous dope, ou ces énormes bruits de sonar que viennent enrober des drones très dark et le chant-lamentation des franco-américains. Même si le concert était annoncé comme court (40 minutes, le temps du film), certains spectateurs ne résistent pas à ce « Projet Blair witch aux musée » et filent à l’anglaise. Voilà une mise en bouche façon halloween !

Je mets un peu trop de temps à rejoindre le second lieu de la soirée, Bitche, un genre de squat dédié aux expos et aux concert, planqué derrière le lieu unique, et je rate, de ce fait, le concert de Fordamage, ce qui est « fort dommage », certes, mais comme se sont des « locaux » l’occasion se représentera d’entendre leur son sous influence Shellac-Fugazi-Sonic Youth. Sans y avoir assisté, j’imagine qu’ils ont du se donner car il fait déjà diablement chaud dans la salle, je croise Vincent de Fordamage (cf. MySpace), absolument ruisselant, et on me rapporte que, grands admirateurs de Health, avec lesquels ils partagent l’affiche ce soir, ils n’ont pas voulu faire pâle figure et ont multiplié la geste rock’n’rollienne en se roulant par terre à gogo pendant l’action! Bon, j’ai peut-être raté quelque chose, finalement. Et puis Room 204 (cf. MySpace), seuls autres ligériens de la soirée, entament un concert sans temps mort qui embarque tout le monde. Simplement armés d’une batterie et d’un guitare, sans chant et, chose rare en ces temps, avec une économie d’effets admirable, Aymeric et Pierre-Antoine ont une puissance de frappe qui ne fait que s’amplifier avec le temps. Leurs morceaux, même les plus tarabiscotés, sont exécutés avec une précision chirurgicale qui évoque parfois Red Krayola, autre savant fou musical, ou, souvent, ce qui se fait de mieux dans la scène math-rock tendance noise. Vient alors le tour de Health (cf. MySpace), des californiens qui m’avaient laissé assez froid sur le peu que j’avais entendu d’eux – j’en gardais une impression de sorte de Klaxons bis – mais qui se révèlent d’une efficacité redoutable sur scène. Indubitablement, ils s’y entendent à mélanger une foule d’influences : un peu de Joy Division par ci, beaucoup d’Animal Collective par là, du Sonic Youth comme tout le monde et pas mal de trucs sortis tout droit de la « discothèque idéale ». C’est un peu trop « malin » pour me séduire sur disque mais le passage sur scène les sert tant ils l’habitent : Jake, le chanteur, a une voix douce qui contraste adroitement avec la tempête sonique sur laquelle elle se pose et puis, John, sorte de Ramones danseur (sur certains titres, tel Bez, des Happy Mondays, il ne faisait que danser), apporte une touche sexy qui fonctionne bien sur le public féminin. Ils laissent la place à leur pote Pictureplane (cf. MySpace) qui me produit un effet inverse : ce que j’avais entendu m’avait semblé assez original, mélangeant hip-hop et disco, possiblement capable de faire gigoter les guiboles, sourire aux lèvres, mais ce qui sort des enceintes donne l’impression d’être sur NRJ quand la station est mal réglée. Il explique rapidement que son sampler a été volé la nuit dernière et que son show s’en ressent fatalement. On voit qu’il balance des sons de son iPod, d’ailleurs. Tout ça me donne rapidement envie d’en griller une et de boire l’autre dans le fumoir, à l’étage, dont acte ! Le temps file et c’est heureusement presque l’heure de voir Themselves (cf. MySpace), duo composé de Jel et du fameux Doseone. Et « voir » est le mot qui convient quand Doseone prend place sur scène car le garçon à de l’allure. Un peu comme un iroquois relooké par Yves St Laurent, si ça vous évoque quelque chose… Jel est plus dans un style « allemand en vacances », avec sa tendre bedaine et ses longs cheveux blonds. On reconnaît immédiatement le son spécifique de l’école Anticon et Doseone a ce flow mitraillette qui met tout le monde à genoux, cette gestuelle qui appuie ses lyrics et alterne les passages de harangue, micro virevoltant en devant de scène, avec la battle sonore entre lui et son compère. Il y a des titres diablement efficaces et Doseone se révèle un vrai showman, multipliant les anecdotes, presque des sketches, entre les titres : tout y passera, de la dernière expression française qu’il a découverte (« fini à la pisse ») aux vacheries sur les collègues (« Les Red Hot Chili Peppers, c’est quand même le pire groupe possible, non ? ») en passant par la flatterie de vieux roublard (« Vous savez que vous avez un problème, en France ? Si, si, vous avez les plus belles filles du monde et ça, c’est un problème ! »). Mission accomplie, pour ce premier soir.

Vendredi 29 octobre 2009

Conscience musicale mais aussi militante, SOY a à cœur de faire découvrir des causes : ainsi la mise en bouche de cette seconde soirée se déroule à l’Espace Simone de Beauvoir, lieu dédié à la défense et la promotion des droits des femmes, situé près de l’île de Versailles, sur les bords de l’Erdre. C’est la new yorkaise Matteah Baim (cf. MySpace) qui est invitée, une proche de la troupe Banhart-Coco Rosie-Antony avec lesquels elle tourne… Le choix de lieux non conventionnels – pour de l’indie-pop, s’entend – a le mérite de brasser les publics : dans l’Espace, aux côtés des indécrottables amateurs des concerts de l’asso Yamoy, on découvre les femmes qui fréquentent le lieu habituellement. Il y a des réfugiées des 4 coins du globe, des membres de l’association… C’est assez cosy et tout à fait plein. Matteah arrive après le discours de la directrice de l’Espace Simone de Beauvoir, et sa « synthétiste » lui emboîte le pas : elle pose une voix assez caricaturalement « folk féminin » sur quelques notes qu’elle égrène sur sa guitare électrique baignée de réverb’ tandis que sa compère envoie des notes ou nappes de synthé au goût indécidable… Peu captivé, donc, par cette musique relativement pauvre et mièvre, je commence à m’intéresser aux paroles et, gasp !, c’est du même acabit : une allitération de niaiseries assez hippie, sur la gentillesse, la bonté… La chaleur aidant, les effluves de parfums et maquillage des habituées de l’Espace Simone de Beauvoir, finissent de me décider à quitter les lieux pour avaler un morceau avant de rejoindre l’autre lieu de la soirée, le Floride.

Est-ce par goût du contraste, à choisir ces deux lieux, on passe ainsi de l’ambiance maternelle et parfumée de l’Espace Simone de Beauvoir, aux fragrances vomi pas sec, vieille urine, bibine éventée du Floride, la plus vieille boite rock de Nantes (elle a fêté ses 30 ans, cette année). Salle un peu clairsemée, lorsqu’on arrive alors que Get Back Guinozzi (cf. MySpace) est sur scène… Le groupe a une touche impossible : en gros 3 jeunes trentenaires, dont la chanteuse, Eglantine, sapés indie-rock, sont entourés de deux possibles frangins qui doivent avoir boulotté la même marque de LSD depuis 40 ans ! Musicalement, c’est assez quelconque, dans un registre pop, par contre, vocalement, c’est une véritable torture. Ladite Eglantine, chante assez diablement faux, sur un mode ultra-aigu et sa voix étant mise très en avant dans le mix, c’est tout bonnement une épreuve… Je regrette déjà Matteah Bain, c’est dire… Seule une cover de « Police & Thieves », standard rock steady me fera vaguement plaisir au pavillon sans vraiment trouver sa place dans mon conduits auditif !

De retour pour Thank You (cf. MySpace), on passe à tout autre chose : le trio de Maryland pratique une noise assez tribale, portée essentiellement par l’impressionnant batteur qui est la véritable pierre angulaire de la formation. Le début du set, batterie hypnotique et doublette de claviers, peut rappeler la magie de groupes comme les Sliver Apples. D’ailleurs, le batteur a une batterie aussi customisée que celle de Simon Taylor des Silver Apples : des fûts et toms dans tous les coins et, particularité, une grosse caisse qui n’est pas face à lui mais sur le côté, mi-inclinée. Quand ses deux acolytes passent à la guitare, on obtient quelque chose d’assez psyché mais avec l’esprit rock d’un groupe à la Gallon Drunk. Le groupe utilise les voix de façon parcimonieuse (assez heureux, vis-à-vis de tout à l’heure), quasi comme un instrument, par petites touches, ce qui ajoute une belle étrangeté aux titres. Vers la fin, le combo envoie des titres sur un mode africano-no wave, un peu comme chez les Raincoats de « Odyshape » et, ma foi, c’est une nouvelle partie de plaisir. Ca y est, les affaires reprennent !

Quand Skeletons (cf. MySpace) prend la suite, alors que les titres que j’avais entendu sonnaient parfois agréablement Arto Lindsay dans ses explorations electro-bossa, le groupe peine a se montrer sous un autre jour que celui de virtuoses un peu chiants, pas passionnants pour un sou à regarder… D’ailleurs, je les trouve assez moches à voir et part papoter sur la terrasse du Floride où l’ambiance commence à chauffer sérieusement tandis que beaucoup parlent du concert à venir de Part Chimp, un groupe assez attendu.

Les londoniens de Part Chimp (cf. MySpace) semblent vouloir achever nos tympans tant l’environnement sonore est saturé de vibration. Même si j’écoute peu voire pas de stoner, je dois reconnaître que le début du concert donne envie de lever le poing en faisant le signe du diable ou même de faire un pacte de sang. Et allez savoir, il y en aura peut-être eu ce soir-là. Assez bluffant sur le début de leur set – les morceaux les plus rentre-dedans – leur concert a un véritable ventre mou avec une série de titres ultra-lents qu’apprécient les aficionados mais auxquels je préfère les morceaux plus énergiques, sur lesquels, thank you, Satan, ils ont le bon goût de terminer.

Même si on les a vus plusieurs fois sur Nantes, récemment, c’est un véritable bonheur de se dire que l’on va assister à, que dis-je, plutôt « vivre », un concert d’Action Beat (cf. MySpace) ! Quiconque n’a pas eu la chance de les voir ne peut que se prendre un choc sonique et même physique. Le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il joue « corps à corps » avec son public, dans la salle, contre chacun d’entre nous, à suer eau et sang. C’est fort heureusement l’option qu’ils ont pris ce soir et leur musique de transe électrique, quelque part entre Sonic Youth régénéré et Boredoms les plus psychédéliques, ne s’en trouve que mieux servie. D’ailleurs, dès le début du set, le public entier est au diapason et ça pogotte aussitôt, peu importe les chapelles. D’ailleurs, je fonce au premier rang, c’est-à-dire « contre le groupe » – et où mieux se cacher au fond – rejoindre au pogo l’élégant Bruce (dont le groupe n’est pas plus paisible que ce que l’on voit : cf. MySpace) et le bucolique Marc (cf. MySpace). On conseillera à chacun de tenter de faire de même, se coller au groupe, car il y a du spectacle et, aussi, on peut comprendre « occulairement » d’où provient cette masse sonore compacte qu’ils nous donnent à entendre. Tout interagit. Les deux batteries (dispositif souvent peu légitime) entament de vraies discussions, les trois guitares s’engueulent à qui mieux mieux et le bassiste vole au dessus de tout ça. Parfois, les musiciens approchent leur instrument, virilement, auprès des batteurs, qui y vont d’un coup de baguette rageuse sur le manche. Parfois, ce sont les guitares qui viennent cogner les cymbales… Tout est si agité et frénetique que l’on se demande comment fait le groupe, à 20 centimètres de chacun, complètement excité, pour ne pas tomber, filer malencontreusement un coup de manche aux fans… Coup de maître, ce concert aura mis tout le monde d’accord et clos idéalement une soirée qui avait commencé de façon assez mitigée… Inutile de préciser que l’odorant Floride n’aura jamais autant senti la transpiration que ce soir-là !

Samedi 31 octobre 2009

Pas de festival SOY, ce soir : direction la côte, à Saint Nazaire, au Life, pour découvrir le résultat d’une résidence de 15 jours en ce lieu par Katerine et François Ripoche et son groupe (Francis et ses peintres). Ripoche et Katerine sont complices de longue date et ont déjà, par le passé, fait scène communes sur le mode « duo d’impro », Ripoche se chargeant des sons et Katerine du flow… Le résultat, pour y avoir assisté, était joyeusement libre et stimulant tant les deux hommes semblent sur une longueur d’onde commune. Pour le moment, le projet est tout autre : l’idée de ces gaillards était de se réunir pour sélectionner et réinterpréter des standards de la chanson populaire française. On pouvait se faire une petite idée de ce que cela pouvait donner via l’album de Francis et ses Peintres, sorti plus tôt dans l’année, où Katerine venait poser sa voix sur une version particulièrement jouissive du « Douanier Rousseau » de la Compagnie Créole.

Arrivé dans l’immense et impressionnante (une ancienne base marine) salle du Life, on voit que Katerine, pour le moment, a gardé le public transgénérationnel qu’il a acquis avec « Robots après tout » : tout le monde est là, « des … » pour citer son fameux « Louxor, j’adore » et le public est nombreux. La tension monte lorsque le groupe monte sur scène (Ripoche aux saxos et claviers, Gilles Coronado à la guitare, Christophe Lavergne à la batterie et Fred Chiffoleau à la basse et au synthé) et plus encore quand Katerine apparaît, vêtu comme un chef d’orchestre suranné et un peu halluciné (il nous dira plus tard avoir loué ce costume « à Saint Naz’rire », magasin de farces et attrape local au nom très pertinent). Il faut dire que l’ex-vendéen prend, avec le temps, une allure de plus en plus work-in-progress : cheveux longs et filasses, favoris à la Elvis, silhouette costaude… Il a quelque chose d’un peu animal, désormais… Un peu mi-homme, mi-lion…

Il serait fastidieux de reprendre dans le détail les 22 titres (!) que le groupe interprétera ce soir-là alors embrassons l’option « panorama des grands moments du concert » en brossant rapidement la tenue générale du set : le groupe, dans sa tentative de destructuration-réinterprétation des chansons atteint son but souvent mais pas systématiquement. Ils se font parfois le plaisir (semble-t-il) d’être quasi fidèles à l’original comme sur « Belle-île-en-mer » de Voulzy ou sur cette version diablement funky de « J’veux pas rentrer chez moi seule » (Regrets) sur lesquelles Katerine chante également de façon conventionnelle, au diapason. Pour autant, ce sont les mariages des contraires et autres idées tordues qui frappent le plus les esprits et au premier rang de celles-ci, une adaptation un peu jazz-hardcore de « A la queue leu leu » du défunt Bézu, que Katerine chante de façon assez inquiétante. L’incursion rockab’ robotique à la Alan Vega se fera via « C’est lundi » (Jesse Garon) et, s’il ne jouera pas ce soir mon titre fétiche (« Le Douanier Rousseau »), il honorera les DOM-TOM chaloupantes avec une version de « Papayou » (Carlos) où toute la dimension psychanalytique et érotique de la chanson reprenaient une louche de perversion festive. Certains titres, choisis pour cette raison ou non, sont si proches de l’univers de Katerine qu’ils sonnent, ce soir-là, comme des chansons qu’il aurait lui-même écrites (« Sentimentale-moi » de Plastic Bertrand ou « Assez super », titre que je ne connaissais pas, d’un groupe qui s’appellerait Mino). Dans un ultime rappel, le groupe achèvera une grosse heure et demi de set avec une version fantastique de « Qui c’est celui-là » (Vassiliu) où, regardant cette créature étrange, presque extra-terrestre, faire danser avec grâce un corps empesé et comme pris en main par un designer surréaliste, on entonnera avec lui « Qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui-là ? Complètement toqué ce mec-là, complètement gaga » car Katerine reste l’outsider le plus inédit de scène française contemporaine.

Dimanche 1er novembre 2009

Le festival s’achève – et fini d’achever les festivaliers – sur un plateau qui génère à l’avance ma méfiance : les très attendus Do Make Say Think sont si résolument postrock que je doute de parvenir à y trouver mon compte. Pour les deux autres, Voice Of The Seven Woods et Stars Like Fleas, on leur donnera le bénéfice du doute (méfiant) par simple ignorance.

La soirée a lieu à la salle Paul Fort, belle scène nantaise nichée dans la place Talensac où se tient le marché quotidien du centre ville. Bien qu’elle permette d’accueillir les groupes et le public dans des conditions optimales (qualité sonore, normes de sécurité), Paul Fort étant (pour faire vite) le lieu pour les concerts « nouvelle chanson française-musiques du monde-rock soft » les places sont assises, les consommations et la nourriture interdites et c’est tout sauf rock’n’roll… Le débat sur le sujet « Paul Fort est-elle une salle pour festival ? » a laissé suffisamment de gens partagés pour qu’on laisse le soin à chacun d’avoir sa propre opinion.

De toute, façon, il est temps de découvrir Stars Like Fleas, un collectif de Brooklyn qui semble pratiquer un art assez ésotérique, rien qu’à les voir arriver : un chanteur habillé en musulman islamiste qui hulule, une squaw d’opérette qui a piqué le violon de Catherine Lara… Ils sont nombreux – je ne ferai donc pas un panorama des membres – et, rapidement, leur musique me semble aussi prétentieuse que creuse… Autour de moi, j’en vois qui piquent du nez tant le set est soporifique. Toutefois, ces saligauds balancent de grandes cavalcades sonores assez régulièrement pour empêcher les braves gens de dormir. Allez, ouste, je passe au Pannonica attendre la suite… et constate que je suis loin d’être le seul à avoir choisi cette option.

De retour pour Voice Of The Seven Woods, même si ce groupe-ci me semble beaucoup plus sobre (trio basse-guitare-batterie, pas de mise en scène farfelue) que le précédent, je reste absolument insensible à leur rock entendu ici ou là… Rien ne se passe sur scène mais je me dis que c’est un groupe qui aurait à passer dans un plus petit lieu, proche de son public.

Vient enfin le moment de Do Make Say Think qui, très vite me crispe avec son peu digeste cocktail de jazz-electro-ambiant-post-rocko-bidule qui tartine des morceaux longs comme un dimanche de pluie (il fait d’ailleurs ce temps-là et nous sommes dimanche) a pas moins de 9 musiciens. Même du point de vue musical, ce que j’entends ne nécessite pas un tel déploiement de troupes : si les deux batteries de Action Beat fonctionnent de façon complémentaire et pertinente, je ne parviens pas, en comparaison, à saisir ce qui distingue ou légitime les deux batteries de Do Make Say Think. Un peu usé par ces 4 jours de festival – j’ai quand même eu 38 ans aujourd’hui – je file à l’anglaise rejoindre la salle du bas où nous ne sommes qu’une poignée à avoir fuit, ce qui nous laisse tout le loisir de disserter sur cette énigme : cette resucée des années Gong-Magma qui passe au-dessus de nos têtes (au propre comme au figuré) semble plaire sans réserve !

Voir le site officiel du Festival Soy.
Voir le site l’association Yamoy