Selon le dossier de presse, Le « Cygne » du destin est « une comédie sentimentale, une fable moderne et romantique sur l’amour et le destin ». Dans la réalité, le film n’est finalement qu’une pitoyable œuvrette sentimentale de plus, destinée à mettre en valeur le physique (très avantageux !) d’un jeune acteur dont la côte monte à Hollywood. Parfait dans le rôle du fringant jeune premier : Jude Law (cf. eXistenz de David Cronenberg). Il est beau, bien sapé, un peu intelligent, possède un sens de l’humour aiguisé, et devient forcément irrésistible pour des regards myopes. Un film qui se laisse donc voir pour le plaisir des yeux, comme on feuilletterait un magazine de mode, c’est-à-dire en vacances mentales. Sinon, l’ennui est vraiment au rendez-vous.
L’histoire est abracadabrante : lors d’un dîner de Thanksgiving, l’un des invités doit accoucher en toute urgence la maîtresse de maison. Son fils, cinq ans, est le seul à pouvoir dégager grâce à sa petite main le cordon ombilical qui enserre le cou du bébé, encore dans l’utérus. Il sauve ainsi la vie d’Anna qu’il se promet d’épouser quand elle sera grande. Vingt ans plus tard, il la retrouve. Commence alors l’histoire principale du film. Que dire de plus ? Le synopsis du « Cygne » du destin nous éclaire de manière évidente sur les ambitions du film. Une guimauve estivale qui par moments essaie de flirter avec le cinéma indépendant américain, notamment par le choix de ses acteurs. On retrouve ainsi Jane Adams dans le rôle de la belle-sœur d’Anna, une mère de famille complètement névrosée. Le même genre de personnage que celui qu’elle interprétait dans Happiness de Todd Solondz. Malgré cette incursion pour le moins saugrenue dans un univers plus noir, le ton général du film tend résolument vers le rose pastel. Sa niaiserie romantique ne séduira même pas sa cible, les adolescents, qui lui préféreront sans doute des films plus tendance et agressifs du type Sexe intentions, et autres Mod squad…