Lio avait à 100 % raison (et, bien avant elle, Anita Loos) : « Les hommes préfèrent les blondes ». Certes « ils fondent pour une décolorée en moins d’une seconde » mais …ils épousent les brunes. En version US cela donne « on épouse une Jackie pas une Marylin », voilà exactement ce que déclare Warner (Matthew Davis) à sa fiancée Elle Woods (Reese Witherspoon), une superbe bimbo de la côté Ouest. Lorsque l’on veut devenir sénateur avant l’âge de trente ans on ne peut, en effet, décemment s’embarrasser d’une blonde aussi voyante qu’Elle. Donc, autant la plaquer avant de s’embarquer pour la côte Est et d’y entamer de (brillantes) études de droit à Harvard. Flottant sur son petit nuage rose depuis l’enfance Elle retombe brutalement sur terre mais n’entend pas pour autant se laisser faire. Bien décidée à reconquérir son fiancé, elle passe, contre toute attente, avec brio l’examen d’entrée à la prestigieuse université, et toute de rose bonbon vêtue, chihuahua greffé sous l’aisselle, débarque, pas vraiment de manière inaperçue, sur le campus.

Le message est clair : « en chaque Tori Spelling peut se cacher une Hilary Clinton », en d’autres termes méfiez-vous des apparences. Malgré la démagogie du propos, pas question de jouer les brunes critiques coincées et de s’embarrasser de subtilités. Jouissons plutôt pleinement de cette réhabilitation kitsch de la blonde dans toute sa splendeur qui assume avec panache sa superficialité. On regardera donc, sans complexes, ce défilé de tenues Barbie grandeur nature, et on profitera du superbe abattage de la Prada-girl Reese Witherspoon (sans oublier la prestation du chihuahua en plus que parfait double canin de la bimbo). Dédié à toutes les Loana du monde –celles, vous savez, qui sous leur protubérance mammaire cachent un cœur « gros comme ça » et pourquoi pas, un peu plus loin, un cerveau- La Revanche d’une blonde, sans être la comédie de l’année, se laisse gentiment regarder.