Si les attentes du spectateur à la recherche d’effets spéciaux sophistiqués seront ici largement comblées, pourra-t-il cautionner pour autant un discours aussi douteux que celui véhiculé par La Momie ? Disons le clairement : derrière ses gentils airs de grosse série B qui donne des frissons, La Momie est un film de propagande immoral et malsain, où se succède toute une série d’images racistes aussi gratuites les unes que les autres. L’action du film se déroulant en Egypte, producteurs et réalisateur se sont amusés à nous dresser à leur manière un portrait des autochtones basanés, histoire de renforcer un peu plus les idées préconçues qu’éprouve depuis quelques années la masse américaine envers les Orientaux…

Pour commencer, le principal représentant de la communauté égyptienne (Ardeth Bay), nous est présenté comme un abruti fini, sachant à peine compter. Sa stupidité -qui n’a d’égal que sa méchanceté primaire- génère un élément comique récurrent du film. Sorte de « gros dégueulasse » du désert, Ardeth Bay est surnommé « l’ami odorant » par ses camarades occidentaux. Gros et souvent en sueur, ses activités favorites sont le vol et le crachat de mollards…
Après cette petite entrée en matière destinée à motiver le dégoût physique envers ce genre d’énergumène chez les spectateurs crédules, le film passe au cran supérieur, avec l’arrivée de Warden. Ce personnage barbu, qui conduit une troupe de tueurs fanatiques terrifiants, n’apparaît quasiment jamais à l’écran sans une arme à la main. C’est un guerrier luttant pour une cause obscure dont on apprend que bon nombre d’innocents peuvent être -sans pitié aucune- tués pour elle… Le portrait de l’intégriste est dressé en deux vulgaires coups de crayon, et les généralisations s’installent à toute vitesse chez le spectateur. Après nous les avoir présentés comme repoussants, La Momie nous montre les Orientaux comme des personnes dont il faut avoir peur, des fous dangereux.

Ces détails, noyés parmi tant d’autres, constituent donc toute la trame idéologique de La Momie. Rien de plus. Film après film -à la manière de la propagande anti-communiste exercée dans son cinéma des 80’s-, Hollywood tente d’habituer le public à ce genres de clichés débiles, en l’abrutissant inlassablement à coup d’images intolérables.