Liaisons dangereuses made in USA, 1997. Deux yuppies fraîchement largués par leurs copines décident de libérer leur libido vengeresse sur une victime expiatoire, pure et innocente, tant qu’à faire. Envoyés six semaines dans une filiale de leur entreprise, nos parfaits salauds y mettent leur plan à la con à parfaite exécution. A moins que l’un des deux salauds ait été plus salaud que l’autre…

Car depuis deux ou trois films (Albino alligator, Usual suspects), le ciné américain nous joue le coup des cinq dernières minutes, qui fonctionne toujours à plein mais pourrait, à la longue, fleurer bon le procédé…

Titre en partie trompeur, donc, mais qui ne change rien au plaisir pervers que procure ce premier long d’un dramaturge de 34 ans, à l’oeil atypiquement féroce sur des gros dégueulasses à col blanc. Implacable, glacé et amoral à souhait, le film est servi par une succession entêtante de plans fixes, des dialogues au scalpel, et un trio d’acteurs encore peu connus mais qui ne tarderont pas à le devenir. Tout comme Neil LaBute, un petit malin bourré de talent, à suivre de près.