Une quinzaine de jours avant les élections présidentielles, éclate aux Etats-Unis un scandale sexuel à propos du président sortant. C’est alors qu’intervient Conrad Brean (DeNiro), expert dans l’art de l’intox, pour tenter d’étouffer l’affaire. Avec l’aide d’un producteur hollywoodien (Hoffman) un peu trop las de rester dans l’ombre, et d’une conseillère spéciale du président (Anne Heche), Brean invente une guerre en Albanie qui va retenir l’attention du public le temps des derniers jours de la campagne électorale.
Des Hommes d’Influence est un film réjouissant à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’il joue sur les récentes affaires qui ont tant gêné le Maison Blanche. Ensuite on se délecte de voir les acteurs du « coup monté » rivaliser d’idées tordues pour sortir leur patron de la situation dans laquelle il s’est fourré : on appréciera les interventions de James Belushi, Woody Harrelson et surtout de Willie Nelson, chargé de pondre un We Are The World adapté aux circonstances. Sans oublier Denis Leary alias « Fad King » dont la capacité à inventer des concepts biscornus est assez déconcertante, mais franchement comique.
En somme, on peut dire que cette équipe de joyeux drilles s’est visiblement bien amusée à faire la satire d’une certaine actualité, sous la houlette de Barry Levinson, pour une fois pas mal inspiré. Le tandem Hoffman/DeNiro fonctionne à merveille, le second (co-producteur du film) est peut-être plus admirable par la retenue qu’il insuffle à son personnage tandis que le premier frise parfois le cabotinage. Mais, et c’est pour ça que c’est un grand acteur, il évite toujours de sombrer dans ce travers.
On peut douter en revanche du succès du film à long terme du fait de la nature du sujet. Il est effectivement à craindre que dans quelques années, une fois les affaires Paula Jones et Monica Lewinski oubliées, le film perde quelque peu de son intérêt. Mais qu’importe ! Profitons-on tout de suite…