C’est la faute à Team Ninja, et non pas à notre bonne volonté si Dead or alive : Xtreme 2 (DoAX 2) se fait unanimement condamner. Depuis le premier DoAX encore sous-titré, à l’époque, « Beach volleyball », presque tout le monde avait compris puis accepté qu’il s’agissait là d’un jeu de récréation soft et sexy sur Xbox, aussi inutile au jeu vidéo qu’un calendrier de pin-up illustré par Aslan aux routiers pour noter des rendez-vous. La superficialité de l’interactivité était assez compensée par la pesanteur charnelle des jeunes femmes, ex-athlètes d’arts martiaux, pour retenir l’attention de n’importe quel hétéro. Et même, avec le principe des échanges de cadeaux, d’achats d’accessoires et de vêtements, bref des liens socio-consuméristes, susceptible d’attirer des joueuses tout ce qu’il y a de plus féminin. Derrière les formes plantureuses des neuf pin-up faites pour taper sans complexe dans l’oeil des mecs, se dissimulait d’ailleurs derrière le premier DoAX un jeu plutôt destiné aux filles. Ce qui n’a rien de péjoratif.

Visiblement déjà épuisées par leurs premières heures de peep-show sur Xbox, les poupées de cette version Xbox 360 se dégonflent -symboliquement, parce que leurs prothèses mammaires, elles, résistent à n’importe quelles contorsions-, et ce dès leur arrivée sur la nouvelle île du tenancier Zack. La maigre liste des choses à faire, et surtout à subir, n’est qu’une suite de doléances dont on cherche vainement les excuses. De courses de jet-ski façon Wave race, en séances de tirs à la corde ou de « batailles de popotins », les nouvelles activités qui viennent s’ajouter aux anciennes (beach volley, le saute-bouées dans la piscine), tombent malheureusement à plat. Mal réglés, mal rythmés et sans enjeux véritables, ces sports de plage agacent au lieu de détendre. Un comble vu le contexte.

Rien ne va, ni l’image bien trop scintillante pour de la HD, ni la structure globale du jeu divisée en courtes journées préfabriquées qui conduisent à un lit désespérement vide, ni la pseudo-économie locale, plus absurde encore que les pastilles d’un club de vacances. Le joueur démarre avec un crédit de 300 000 Z (« Zacks ») puis découvre que le maillot de bain qui le fait fantasmer en coûte 1 million (alors qu’une encyclopédie -pour quoi faire ici ?- ne dépasse pas les 50 000 !), et qu’un un jet-ski un tant soit peu maniable dépasse allègrement les 2 millions ! Comme l’argent se récolte en pratiquant sans relâche les deux ou trois pénibles activités sportives, pour ne finalement ramasser que 50 000 Z en accédant à la première place de la course de jet-ski, par exemple, le capitalisme insulaire pousse à la révolte dès le deuxième jour. Les séances de casino nocturnes ne font que confirmer la prise d’otage mentale et physique (seules les voix -agaçantes- des pin-up y sont présentes, pas leurs corps, pas de strip-poker clandestin non plus évidemment).

Mais la plus grosse trahison reste sans aucun doute celle du voyeurisme implicitement promis. Comme les moments de relaxation brefs et répétitifs des jeunes femmes lascivement étendues sous notre regard ne laissent guère le temps de jouir du moment, on cherche l’appareil photo qui va permettre de jouer le jeu pour de bon et de fixer à coups de clichés la plastique et les poses langoureuse des ingénues virtuelles. Non seulement celui-ci se cache, c’est logique, en vrac dans le magasin de sport, mais il coûte, lui aussi, 2 millions. Et en plus il faut acheter des pellicules 36 poses. Même pas numérique l’appareil photo ? Ringard, vraiment.