Hungarian radio chorus. Budapest festival orchestra, Ivan Fischer

(Philips)

Fischer continue donc, et toujours avec le même bonheur, d’explorer le répertoire de son illustre compatriote, et trois ans après de vibrants concertos pour violons illuminés par l’archet du jeune Zehetmair, il s’attaque aujourd’hui au brûlot que constitue toujours, quatre-vingt ans après sa création, Le mandarin merveilleux. Le geste est nerveux, tendu, d’une superbe précision analytique, soutenu par un orchestre décidément excellent dans ce répertoire. Même si elle n’égale pas la radiographie au scalpel de Boulez à New York (Sony), ni la puissance tellurique du légendaire Dorati (Mercury), la lecture de Fischer s’impose désormais comme l’une des très bonnes versions en DDD, très proche d’Abbado. Couplée, qui plus est, aux Esquisses hongroises et aux Danses roumaines immortalisées au disque par Solti (Decca), voilà une gravure bartokienne de haute tenue, maîtrisée et cohérente, qui n’aura pas à rougir de son illustre concurrence.