Disparue Lara. Morte en Egypte dit-on. Qu’à cela ne tienne, le décès présumé de la James Bond girl virtuelle n’implique absolument pas l’arrêt de la série. Les concepteurs nous ont donc traficoté un nouvel opus pour Noël, comme c’est la coutume depuis 1996, année de sortie du premier Tomb raider. Puisque la miss n’est plus, comme en atteste de bien belle manière l’intro FMV de circonstance, remontons donc le temps pour revivre en flash-back temps réel quatre aventures inédites ressassées par les vieux compagnons de toujours qui pleurent sa perte (quoiqu’on ait toujours pas retrouver son corps et que les fouilles se poursuivent là-bas en Egypte dit-on). Lara dans la Rome antique, Lara dans une base sous-marine en Russie, Lara à 16 ans paumée sur une île irlandaise (pas d’armes ici, sachez-le) et Lara en combinaison latex noir infiltrant un complexe high-tech ultra-contrôlé (les Matrix-maniaques apprécieront). Voilà le programme. Dans la pratique, Sur les traces de Lara Croft reprend sans se fouler la formule miracle de ses prédécesseurs. Des quêtes linéaires comme c’est plus permis, des objectifs clairs et précis entrecoupés d’énigmes logiques et, somme toute, banales, des rencontres surprises (bergers allemands, hydres, lions, gladiateurs, etc.) en pagaille ainsi que les imparables boss de fin de niveau. Sprinter, rouler, sauter, s’accroupir, ramper, grimper, s’agripper, nager, ramasser des objets, Lara sait tout faire pour peu que le joueur saisisse parfaitement les secrets du clavier et des combinaisons de touches. Nécessaire également pour shooter l’adversaire. A noter que certaines armes acceptent plusieurs types de munitions quand d’autres peuvent être combinées avec des accessoires dénichés sur le chemin (silencieux, lunettes de visée infrarouge).

Quelques nouveautés plus ou moins appréciables, comme le fait de pouvoir discrètement neutraliser par derrière ses ennemis en leur infligeant de force et par surprise une petite séance de reniflage de chloroforme. Lara joue dorénavant les funambules en traversant le décor perchée sur une corde. Autre manière de franchir les précipices : l’utilisation du lance-grappin, après avoir repéré un bon point d’ancrage.
Le moteur profite de quelques améliorations, esthétiques et techniques puisque plus fluide qu’autrefois. Ce qui ne nous empêche pas de maudire comme à l’accoutumée dans ce type de soft certains angles caméra qui limitent sérieusement les possibilités d’action ou entachent gravement la jouabilité. Lorsque Lara frôle les murs par exemple.

En sus, comme pour s’excuser de ne pas avoir mieux à nous offrir, les concepteurs proposent un éditeur de niveau. Bonne manière d’en finir avec une formule usée jusqu’à la moelle notez bien. Car pour calmer les mauvais esprits, l’éditeur nous fait cette belle promesse : Tomb raider comme on l’a connu jusqu’à maintenant ne passera pas le cap du 3e millénaire. Core entend effectivement développer un nouveau concept ludique pour mettre en scène Lara Croft… toujours en vie on dirait.