Hunter : The Reckoning (HTR) serait-il un jeu de droite ? Toujours est-il que c’est à une rave-party qu’incombe la responsabilité de l’Apocalypse… Une rave de fort mauvais goût comme seuls les américains pro-death penalty peuvent en inventer : des jeunes inconscient viennent fêter l’anniversaire de la mort du serial-killer Nathaniel Arkady, dont l’exécution avait provoqué l’apparition d’une horde de morts-vivants déchaînés. Les fantômes seraient-ils allergiques à la techno-transe ? Les beats bourrins des techno-républicains les ont en tous cas tirés de leur torpeur et bientôt une armada de goules en tous genres déferlent du pénitencier d’Ashcroft. Heureusement, les quatre justiciers qui étaient parvenu à contenir la première attaque reviennent pour faire le ménage. Et ils risquent d’avoir du pain sur la planche…

Entre Gauntlet-like et beat’em-up à la Final fight, HTR ne s’embarrasse pas d’énigmes tordues à la Resident evil. Oui, HTR est un jeu de morts-vivants, presque un genre en soi, mais tient bien plus du bourrinage à la Zombi revenge que du survival « biohazardeux ». Une arme blanche à la main, une arme à feu dans l’autre, nos quatre héros vont devoir se frayer un chemin dans la foule de bouffeurs de viande humaine. Une tâche longue et fastidieuse, harassante voire saoulante. On avance -un peu-, on charcute -beaucoup-, la progression naturelle est considérablement ralentie par les attaques incessantes de morts-vivants hargneux. Pourtant, malgré son univers qui renifle le nanar Z à plein nez et son concept considérablement simplet et bourrin, HTR a un indéniable arrière-goût de reviens-y. Répétitif et bas du front, jouabilité rigide handicapée par une caméra capricieuse, HTR devrait nous laisser perplexe. Mais on ne se refait pas, hacher menu du zombi a quelque chose de jouissif, un plaisir coupable de psychopathe virtuel débarrassé de ses scrupules. Après tout, les bestioles qu’on massacre ont largement dépassé le stade de la putréfaction.

L’espérance de vie d’un tel jeu dépend de sa propre capacité à endurer un bis-repetita perpétuel à peine relevé de quelques boss savoureusement hors-contexte -un teddy bear géant vomissant ses glaires dans une vieille église (!). Rien d’excitant en solo, plus agréable en multiplayer à condition de supporter d’être bloqué sur place parce que votre crétin de partenaire se trouve à l’extrême opposé de l’écran, HTR profite du néant ludique estival pour se faire remarquer. Il fait bien : quelques heures de défouloir ne suffiront pas à lui éviter de tomber dans l’oubli une fois torché. C’est du MacDo-gaming, vite bouffé, vite évacué… Mais au beau milieu du désert, on peut difficilement cracher sur un menu Big Mac.