Que serait le célèbre vampire Lestat s’il revenait hanter le XXIe siècle ? Les dentelles de marquis étant définitivement has been, il opterait sûrement pour le look grungy-gothique d’une rock star… C’est à partir de ce postulat pas si loufoque (MTV vu comme un réservoir de créatures assoiffées de sang et de pouvoir, la métaphore fait rêver !) que le réalisateur Michael Rymer revisite le mythe du vampire. Fatigué d’errer dans ce bas monde en cachant sa véritable identité, Lestat rêve de gloire et décide en toute logique de monter un groupe de rock à tendance sataniste. Le succès est immédiat et les manières vampiriques du sexy chanteur séduisent de nombreuses fans qui se pressent devant chez lui sans jamais évidemment en ressortir vivantes. Mais le succès de Lestat finit par attirer la convoitise de la terrible reine Akasha (Aaliyah) bien décidée à reconquérir le monde en profitant de la célébrité du jeune homme. On l’aura compris, le film de Rymer est une suite d’inepties destinées à rameuter un public « djeune » à condition qu’il soit peu regardant et se contente de l’image  » cool  » des vampires véhiculée entre autre par la pub et reprise ici.

Authentique nanar, La Reine des damnés se voudrait un objet séduisant mais n’est qu’une pénible suite de kistscheries improbables et prétentieuses -voire les clips du groupe de Lestat qui copient des classiques comme Nosferatu ou le Dracula de Tod Browning. La pauvre Aaliyah qu’on ne voit que très peu dans le film, contrairement à ce que pourrait laisser entendre l’affiche, doit se retourner dans sa tombe devant sa prestation en reine Akasha toute de breloques vêtues. Trop bavard, La Reine des damnés ne peut même pas compter sur une réalisation dynamique mais accumule au contraire de fastidieuses élucubrations. On pourrait en rire mais le manque de recul de l’ensemble finit par ennuyer tout court.