Situé à deux pas du Moulin Rouge, dans le quartier Pigalle, le Musée de l’Erotisme de Paris a ouvert ses portes il y a tout juste un an. Vous ne pouvez pas le louper : il accueille sur sa façade une peinture d’environ 100m2 représentant une femme nue. Cette « toile » est signée Catherine Feff, connue notamment pour ses réalisations parisiennes sur l’église de la Madeleine (mais oui…), sur l’Arc de Triomphe ou encore sur la montée des marches du 50e festival de Cannes, en 1997. L’art érotique, sacré ou profane, y est réuni sous toutes ses formes : peinture, sculpture, arts graphiques, photographie, etc. Les collections, exposées sur sept niveaux, regroupent un ensemble de plus de 2000 pièces originaires des cinq continents.
Il y a les expositions permanentes, dont les pièces sont périodiquement redistribuées à travers le bâtiment (dont les salles sont spacieuses et lumineuses) pour laisser la place à la présentation de nouvelles acquisitions ; il y a les expositions temporaires, qui accueillent des artistes contemporains et des collections privées. Amour, humour (beaucoup d’humour), arts, culture, se côtoient allègrement et forment un ensemble étonnant.
On peut voir en ce moment, dans le cadre du mois de la photo, une exposition collective intitulée Je suis le nombril du monde. Dix artistes s’en sont donné à cœur joie pour exprimer, au travers d’images insolites et de techniques photographiques inattendues, leur dévotion pour les mystères de la beauté du corps et… de l’ombilic.
Au cinquième étage de ce palais « du stupre » vous découvrirez également les réalisations du peintre sculpteur Jean-Pierre Ceytaire. Son style s’inspire de différents thèmes -le sacré, la femme « sous toutes ses volontés », la pomme, le serpent, le miroir- qui laissent apparaître chez lui une forte influence de la religion. Voici, à titre d’exemple, en quels termes il présente la sculpture ci-dessus : « Je demande pardon à celles qui seraient choquées par mon exposition. N’y voyez aucune attaque systématique mais seulement, je l’avoue, une réelle insolence pour laquelle je vous prie d’avoir l’indulgence habituellement concédée à ces maudits artistes. Ces pauvres petits curés caricaturés sont symboliquement employés au second degré afin d’augmenter la tension entre l’élévation céleste tant espérée et le lourd et sensuel abandon ».
Tout un programme, n’est-ce pas ? Pour la petite histoire : les œuvres de ces stakhanovistes de l’érotisme sont visibles 7 jours sur 7, de 10h à 2h du matin…