Ce disque pourrait bien relancer un débat que l’on croyait clos. En effet, le rôle des tritureurs de platines et de consoles -même s’ils sont de génie- est-il de sortir des disques apportant la preuve de leur maestria ou bien de se métamorphoser en artistes « classiques », composant des morceaux dans un format « classique ». Car ceux qui attendaient un véritable nouvel album des Chemical Brothers devront patienter au moins jusqu’à l’année prochaine. Brothers gonna work it out est une succession de mixes récapitulant l’aventure des Chemical en tant que Djs, notamment lors des folles nuits au Heavenly social de Londres. Des mixes inédits certes, mais qui trouveraient certainement mieux leur place en club, pour déchaîner les foules.

L’écoute à la maison se révèle en effet un peu décevante, car par nature, ce genre d’exercice s’apparente plus à une prestation live. On entend déjà hurler à l’intégrisme. Pourquoi dénigrer le mix -et les Chemical Brothers, de véritables orfèvres en la matière-, pourquoi lui ôter ses qualités créatrices ? Il n’est pas question de le rabaisser par rapport au format de chanson dit « classique », mais de le replacer dans son contexte, qui est celui de la fête. Et si les cinq gros mixes présents reflètent parfaitement les influences et le parcours des Chemical Brothers, j’attendrais, quant à moi, sereinement leur prochain album studio, avec des morceaux « classiques ».