Il est assez dur d’en faire des tonnes à propos du deuxième album de Stuck In The Sound. Parce que c’est le prototype même du disque cool qui passe comme une lettre à la Poste. C’est à se demander pourquoi Chronic’art a accepté mon texte (What the hell am I doing here ? I don’t belong here). Car ces 12 morceaux ont beau tous parler du même thème, l’adolescence, et dévoiler dans leur fougue des passages instrumentaux les emmenant parfois au-delà de cinq minutes, tout cela ne fait pas de Shoegazing kids un concept album ni un sommet de rock indé. Mais là est tout l’intérêt de l’album. Dans son french kiss appliqué au meilleur du rock de la fin des eighties au mitan des nineties, en gros The Cure, The Smiths, Sonic Youth, Pixies, Nirvana, conciliant le miel et les abeilles, ces 4 franciliens anglophiles livrent le disque mélodique et punchy capable de secouer le cocotier mainstream.

Ici pas de Toy boy outrageusement tubesque qui fasse de l’ombre au reste (le syndrome Creep), tout s’enchaîne parfaitement avec un début (assez triste, lyrique, androgyne), un milieu (en forme de décharge chevaleresque à la Cecilia Ann) et une fin (plus rock), comme si le groupe passait de son Pablo honey à son The Bends. Décomplexé et maîtrisé dans son genre, ce Shoegazing kids a donc tout pour plaire. D’ailleurs, à part quelques grincheux qui moquent en silence son côté « middle of the road » rétro-cool-branché, la plupart de ceux qui ont en parlé en ont dit du bien. Et tant mieux. La bonne musique c’est aussi ça : débrancher le cerveau en se passant un disque entraînant qu’on aura aussitôt envie de se remettre une fois fini. De la pop, quoi.