On a tôt fait de se méfier des groupes signés sur une major (en l’occurrence Universal, même si c’est par le biais de Radioactive Records) qui ne bénéficient pas d’une promo acharnée, et de ce fait, peuvent apparaître comme des seconds couteaux. C’est le cas pour Snowpony. D’ailleurs, il semble, du moins jusqu’à présent, que la presse hexagonale n’en ait pas fait grand cas. Ce qui est injuste, puisque The slow-motion world of Sonwpony est un premier album qui recèle d’idées originales. Déjà, il a été enregistré par John McEntire (Tortoise) dans son repaire de Chicago, le Soma Studio. Cela se sent, car si effectivement, les morceaux semblent pouvoir partir dans tous les sens, l’unité de son est assez remarquable. Parfois, on pense, pour les basses et les guitares, à My Bloody Valentine ? Normal, Debbie Googe, ex-bassite des susmentionnés, est de l’aventure, même si Snowpony est avant tout chose le groupe de Katherine Gifford (ex-Stereolab et Moonshake).
Mais heureusement, l’album ne tombe que fort rarement dans le maniérisme qui a pu agacer, à certains moments, chez Stereolab ou My Bloody Valentine. Certains morceaux ne sont même pas loin d’être brillants, comme Bad sister et ses cuivres passés à la moulinette, ou le vicieux et retenu 3 can keep a secret (qui comprend même un sample de 100 % de Sonic Youth, comme quoi Snowpony ne peut être foncièrement mauvais). Furie hindoue anesthésiée –Titanic-, ballade tarabiscotée –St. Lucy’s gate-, comptine pop psyché –John Brown (triumphal march)-, Snowpony se sert où ça lui plaît pour confectionner un album finalement diablement personnel, pour peu qu’on veuille bien y prêter un peu l’oreille.