Né en Grande-Bretagne en 1953, le guitariste Paul Davies, résident français, a offert sa science originale, aux inspirations diverses, à des musiciens tels que Marc Ducret (auquel est dédié le premier morceau du disque), Andy Emler, François Couturier, Renaud Garcia-Fons ou encore Jean-Philippe Viret ; paru en 1994, Voices off, enregistré live au Petit Faucheux, avait recueilli des éloges unanimes. Avec ce nouveau disque où tout, extérieurement -du titre (trois lettres) à la pochette (design monacal qui repose des livrets photographiques de cinquante pages)- tend à la simplicité, Paul Davies signe une œuvre réellement séduisante, d’une beauté fascinante, en duo avec le batteur David Pouradier-Duteil, formule rare dont les plus fameux explorateurs -et sans doute pas les moins intéressants- sont Joey Baron et son compère Bill Frisell. Si elle cède parfois à de brefs orages électriques saturés, la musique du guitariste repose le plus souvent sur des climats obsédants et fascinants créés autour d’arpèges aux réminiscences folk, ou par l’utilisation créative des possibilités littéralement atmosphériques de l’amplification. Le procédé du re-recording lui permet d’improviser sur les nappes d’accords arpégés et de mêler les sonorités acoustiques et électriques.
David Pouradier-Duteil donne l’impulsion de ces improvisations, tantôt en figure libre, tantôt dans la plus pure veine rock, sans aucune pesanteur. Une poésie irrésistible émane de ces onze morceaux au climat léger, unique et énigmatique. Two est de ces rares œuvres inclassables -inutile, de toutes façons, de les classer, sorties en permanence de notre discothèque et vissées au lecteur CD qu’elles sont- où l’on peut découvrir la clé d’un univers vraiment personnel et inédit.

1) Lanceress (for Marc Ducret) (Paul Davies) – 2) Vow – One is enough (Paul Davies) – 3) Het parkske over de brug (Paul Davies) – 4) He lends heart by line (Paul Davies) – 5) Where’s John (Paul Davies) – 6) One of the things you’re not (Paul Davies) – 7) In a silent way (Joe Zawinul) – 8) Miroir Richesse, pourquoi poubelle ? (Paul Davies) – 9) Le rêve de Tatiana (for Aki Kaurismaki) (Paul Davies)

Paul Davies (gts), David Pouradier-Duteil (dm)
Enregistré à Paris le 8 avril 1997