Ovuca est un petit nouveau chez Rephlex et Lactavent son premier disque. C’est une sorte de coup de maître. Je dis une sorte, parce que je n’en suis pas sûr. Pas loin de Bogdan Raczynski, en plus sale, malpoli et naïf. Apparemment, il s’appelle en réalité Aleksi Perala et vit dans le cercle arctique (Finlande ?). Je me plais à croire que c’est vrai, car sa musique semble issue d’une écoute intensive d’un radio pirate qui passerait des morceaux d’Aphex Twin de 1990.

22 morceaux, courts pour la plupart (1’30 en moyenne), qui s’ouvrent par quelques pas dans la neige, l’entrée dans un chalet et, immédiatement, Vutsaa, le meilleur titre du disque. Une pop obsédante et acide, une ritournelle fraîche comme une bouchée de flocons. Dans le même genre, Kissa ou Wonder ewing, autres « Kiss Cool » electro, rappellent le merveilleux Frosch de Mouse On Mars ou le Aphex Twin de l’époque Classics… Je ne vais pas citer M. James à chaque titre mais sachez que je pourrais, c’est comme ça. C’est flagrant, je n’y peux rien.
Surtout dans le hardcore à base de Roland D-20 bricolé, Roland XP-80 et Akai MPC 2000. Quelques morceaux ambient (Teddy, Festival, Luppa penguine) parsèment le disque, rappelant les étendues glacées et par là même Boards of Canada, anoraks et bonnets. Mais Ovuca, c’est avant tout l’humour des saunas pour vendeurs d’imprimantes (beats à deux balles et sensualité décalée), les mélodies pop corn et les bleeps électroniques (Aeeht, Soba disco). En parlant de disco, les deux derniers titres se posent là : Vauva est une tentative réussie de jouer du Moroder sur Casio et Hupinalle n’aurait pas déparé sur le Darkdancer des Rythmes Digitales. En plus subtil, quand même.

La seule chose qu’on pourrait reprocher à ce super Lactavent, c’est de ne pas contenir plus de grands morceaux, seulement des ébauches, des bidouilles, des bouchées de pain. Alors que c’est si bon. Sur la pochette, ironiquement inscrit : « He indeed was a promising new artist, until it came to the artwork of his debut album… ». Bien sûr, la pochette est magnifique. Et aussi : « Hometaping is killing music, and it’s illegal ». Ah ah ah. Probablement un des artistes les plus prometteurs de Rephlex, le label electro le plus cool du monde et de l’Alaska.