Tout cela commence dans le calme avec Download sofist, un premier titre presque acoustique. Et on reconnaît bien là Andi Toma et Jan St. Werner, nos deux Allemands de Cologne et Düsseldorf, qui signent sous le nom de Mouse On Mars (MoM pour les -très- intimes) depuis (déjà !) 1993 et cinq albums maintenant, dont le fameux Iaora Tahiti, alors qu’ils s’étaient faits repérer par Too Pure en Angleterre et… Rick Rubin aux Etats-Unis, qui publia cet Iaora Tahiti pour le plus grand bonheur de… quelques auditeurs seulement.
Aujourd’hui encore, ce qui nous plaît sur Niun niggung, ce sont leurs jeux de cache-cache avec les références musicales, les inspirations multiples et les découpages et recollages sous forme de pots-pourris pas pourris du tout (à l’instar des photos du livret et de la pochette). A nouveau, Yippie, Pinwheel Herman ou Super sonig fadeout, qui se suivent mais ne se ressemblent guère, nous les montrent très joueurs avec les thèmes cités en leitmotiv (des samples, quoi…), les ambiances historiques qui nous renvoient aux grands groupes nationaux rassemblés sous l’étiquette Krautrock, tels Can (Yippie et ses trompettes et trombones répétitifs), Neu, Cluster ou… Kraftwerk bien sûr (Super sonig fadeout, Gogonal) ou carrément disco/synthés et boites à rythmes (assez) peu travaillées (Pinwheel Herman).
Avec Mouse On Mars, on s’amuse (sans doute est-ce là l’objectif) à chercher, à fouiller dans nos mémoires à quel(s) artiste(s) on pourrait bien rattacher tel ou tel son. Ainsi l’intro de Super sonig fadeout (un des titres majeurs de l’album) nous rappelle ces (faux) démarrages ratés (qui ne sont que des « lâchés de bandes » sur magnéto) des premiers incunables concrets de Pierre Schaeffer et Pierre Henry. Diskdusk nous rappelle les débuts des années quatre-vingts, au temps des premiers remix de Funkytown ou autre titres disco/electro/orchestre à cordes.
Et puis une fois qu’on a bien joué et retrouvé toutes les pièces du puzzle, il ne reste plus qu’une chose à faire… DANSER !