Magoo a la biographie typique du groupe de rock. Une bande de copains décident un jour de fin 1993 de monter un groupe sans savoir jouer mieux que vous et moi. Ils dégotent quelques concerts qui se révèlent calamiteux et là se pose la question du choix : on reste dans la clandestinité ou bien on reprend tout à zéro et on devient grand. Magoo est peut-être sur cette voie aujourd’hui ; ce n’est pas tout à fait encore ça, mais cela ne devrait pas tarder à venir. Andrew Rayner, Owen Turner, Dave Barnford et Hodge ont eu le courage au bon moment (c’est-à-dire avant l’implosion) de s’arrêter de bidouiller pour apprendre vraiment à jouer. Et le résultat est là.
Du premier single autoproduit à l’album qui nous intéresse aujourd’hui, Vote the pacifist ticket today, en passant par la révélation critique de Robot carnival (second single soutenu par John Peel) puis de Eye spy (très joli titre qui obtint les bonnes grâces du MM et du NME) et enfin un premier album peut-être encore un peu hésitant mais tout à fait prometteur, The Soatheramic sounds of Magoo, Magoo pourrait bien décrocher la timbale dans les prochains mois, à l’instar de leurs compagnons de label Mogwai.
Il est vrai que là, il y a le poids de chansons dans la veine pop/power pop qui a fait le succès de Teenage Fanclub, des Boo Radleys ou des Posies il n’y a pas si longtemps. Les deux premiers extraits sortis en singles l’attestent, Magoo sait maintenant écrire de charmantes mélodies pop sur des rythmiques qui obligent souvent à au moins battre la mesure du pied. Ecoutez le superbe et lancinant Keep it pure (un prochain single après Holy smoke et Swiss border escape ?). Passez-vous ensuite Pink dust aux montées guitaristiques et aux choeurs dignes du Liberation de Divine Comedy, Get on it superhero (Boo Radleysiesque) ou The casino effect et My vote is you (Low n’est pas loin), avant de vous imaginer en concert avec le très scénique premier titre, éponyme à l’album, ou Cable tuned : ça y est, vous êtes en pays Magoo. Bon voyage et votez bien comme ils disent !