Un nouvel album de LSD, ça ne fait plus énormément de vagues dans le PRF (Paysage rock français). En effet, ce groupe qui, il faut le souligner, a quand même vingt ans d’existence et une discographie fournie, a connu son heure de gloire underground dans le première partie des années 80. Depuis dix ans maintenant, Taï Luc et sa bande rament pour essayer de raccrocher les wagons. Pour ce faire, la musique de LSD, au départ d’inspiration punk-rock a été rendue plus lisse, moins agressive, plus « achetable » comme ils le reconnaissaient eux-mêmes dans une interview il y a quelques années. Le problème, c’est qu’avec ce lifting musical, LSD a perdu énormément de ce qui, musicalement, pouvait faire sa typicité. Pour le reste, thèmes abordés et paroles, rien n’a changé : l’Asie est toujours à la place d’honneur, à côté des histoires de filles, de copains, des embrouilles de la rue. Oui, Taï Luc aimerait peut-être bien avoir une machine à remonter le temps –Si j’avais une machine-, mais elle ne lui serait sans doute pas d’une grande utilité. Cette souris -là a l’air bien déglinguée, bien fatiguée a force de rabâcher ses rocks teintés de ska ou de reggae, tout cela sonne bien daté à nos oreilles, dénué de capacité à évoluer et de volonté. Il est peut-être temps pour La Souris Déglinguée d’arrêter de lorgner sur ce vieux morceau de fromage, il est gâté; seul le piège, après toutes ces années, semble encore en état.