C’est comme dans une classe d’école en fait. Que ceux qui ne connaissent pas l’épopée du légendaire groupe vocal sud-africain lèvent le petit doigt. Nous nous ferons un plaisir de leur tirer les oreilles. Ils n’auront certainement pas étudié leurs classiques. Considéré depuis plus de vingt ans comme l’une des formations les plus fulgurantes dans le genre polyphonique au sud du continent noir, les Ladysmith Black Mambazo, chorale d’anciens ouvriers du Natal pour qui le chant exorcise la misère du quotidien, s’étaient rendus mondialement célèbre dans les années 80 par l’excellent Homeless qu’ils ont interprété notamment sur Graceland, le fabuleux projet mené de main de maître en 85 par la rock star Paul Simon. Depuis, les succès en zulu ou en anglais se sont alignés sous la direction de Joseph Shabalala, dans un esprit où transparaît avec une force inégalée la violence festive des chants qui accompagnent les populations des townships. Entre les traditions typiquement zulu comme le mbumbe ou l’iscathamiya, et le gospel afro-américain, le timbre des voix s’élance parfois d’un pas très lyrique. Leurs chants causent du social et rappellent à notre souvenir la triste époque du combat anti-apartheid. Respect.