Badaboum ! On en parlait depuis des mois de ce nouvel album de Hole, la chose qui allait régler son compte à la fois à la pop et au grunge, un ovni sonore hyper-percutant. Car de plus, Billy Corgan, citrouille en chef, s’était penché au chevet d’une bonne partie des morceaux pour aider Courtney Hole, longtemps plongée dans l’incertitude quant à ses capacités de songwriter. On se disait donc que dans ces conditions, il fallait se résoudre à accueillir Celebrity skin comme le messie, sonnez trompettes. Et paf ! Voila t’y pas que l’album s’avère extrêmement décevant, eu égard aux promesses faites.
Alors bien sûr, une bonne partie des morceaux tient la route, mais l’ensemble, on peut le dire, est littéralement défiguré par la production mamouthéenne de Michael Beinhorm, un habitué des grosses écuries. Où est donc passé le vice qui se dégageait des morceaux d’antan ? Et la voix de Courtney, que lui est-il arrivée ? Certes, elle a reconnu avoir pris des courts de chants avant et pendant l’enregistrement du disque, ce à quoi on ne voit aucun mal d’ailleurs. Mais désormais, sa voix, si elle a clairement gagné en assise et en positionnement, a perdu en nerf au point qu’on se demande parfois si c’est elle qui chante (l’horrible Malibu, qui fera peut-être une belle carrière sur les FM américaines, entre Blondie et Joan Jett). Il y a d’autres accrocs, comme Dying, ballade sirupeuse, Use once and destroy (mi-Joan Jett -encore- mi-Bangles) ou encore Heaven tonight (complètement Bangles sur ce coup-là !).
Alors quoi ? Fini Hole ? Heureusement pas tout à fait, car il reste quelques charges (Celebrity skin, bien efficace ; Awful, limite raté mais qui tourne finalement en ritournelle addictive ; Reasons to be beautiful sur lequel on reconnaît enfin l’organe rauque de Courtney Love ; et Northern star, aux arrangements bien maîtrisés). Ca ne fait quand même pas beaucoup, pour un groupe comme Hole. On est vraiment en droit d’attendre autre chose, sur scène par exemple, où on fera le point sur ces impressions plus que mitigées.