God Is My Co-Pilot est, pour ceux d’entre vous qui ne les connaîtraient pas encore, le groupe phare de la scène queer arty new yorkaise. Emmenés par Sharon Topper, qui porte son homosexualité comme un étendard -à ce titre, certains textes sont assez rigolos, comme celui de Lunch-, les God Co sortent depuis plusieurs années des disques dans le plus parfait anonymat chez nous, alors qu’aux Etats-Unis, ils font partie des groupes indie réputés pour leur mode d’expression (assez axé sur l’improvisation), ce qui leur a valu de beaux succès sur la scène de la Knitting Factory, ce laboratoire artistique dressant des passerelles entre musiciens novateurs, poètes et artistes.
Après une légère accalmie du point de vue des sorties (leur discographie de singles est pléthorique), ils reviennent avec Get busy. Et à l’écoute, on ne peut s’empêcher d’être un peu désappointé, car ce disque n’est marqué par aucune évolution majeure dans le style ou l’inspiration. On retrouve les influences de la musique traditionnelle (juive en particulier), du jazz et de la scène noisy bordélique, mais de points d’encrage nouveaux, il n’est pas question. C’est dommage, car du coup, à de rares exceptions près (Chase scene, Far more attractive, Lunch), on a l’impression de réécouter un vieil album de God Co qu’on n’aurait pas mis sur la platine depuis un bout de temps. Néanmoins, sur l’ensemble de leur production, les God Co sont un groupe assez intéressant et original pour qu’il leur soit rendu quelque grâce. D’autant que sur scène, ils restent diablement efficaces et drôles.