Ceux-là, on les attendait sévère au coin du bois. Déjà le premier opus avait suscité les plus vives inquiétudes, car dès avant, on les annonçaient, sur la fois d’un single, comme LA nouvelle bombe, le truc qui tue, avec l’attitude cool et tout et tout. On n’avait finalement pas été vraiment déçu, mais ce n’était quand même pas tout à fait le gros pavé dans la gueule.
Or, avec 100 % Colombian, les Fun Lovin’ Criminals prouvent qu’ils sont réellement très très bons. Pratiquement pas une seule fausse note sur les quatorze titres qui composent l’album, même si on peut toujours faire mieux. Car ils ont fait mieux, et ce dans tous les domaines. Progression dans les compositions, plus assises mais conservant une bonne dose de naturel ; progression dans l’instrumentation et les parties vocales, l’ensemble est nettement plus varié mais également maîtrisé ; progression, enfin, dans la production, pour le coup infernale, et qui enfonce le clou d’un album magistral, un peu comme pour le Beastie Boys, au tout début de l’été.
Ces New yorkais-là nous plaisent vraiment beaucoup, d’autant qu’ils ont su garder une bonne dose d’humour et de dérision. Pour preuve, le fantastique Big night out, qui ne se contente pas de groover furieusement, mais chute en beauté avec un bon pastiche du Hey Jude des Beatles, et puis ce refrain, qui réussirait à faire rire la plus endurcie des féministes, vu le ton : « Hey babe, don’t you know, there’s a supermodel on my dick« , en toute simplicité.

Et il y a à manger pour tout le monde ici, depuis le hit définitif, Love unlimited et son « Barry White saved my life« , jusqu’à des titres plus intimistes mais splendides, comme We ARE all very worried about you, réellement magnifique et très impresionnant de facilité ou bien All my time is gone. Vous en voulez encore ? Up on the hill, The view belongs to everyone, Back on the block, Sugar, All for self : rien à jeter, que du bon, de l’excellent. Le plus fort, c’est que bien que mêlant les genres sans vergogne (soul, funk, pop, rock…), le disque ne sonne pas comme un vieille fusion raccommodée de partout, rattrapée de justesse sur la console de mix. Il est encore possible de faire un disque qui forcément, plaira au plus grand nombre, mais sans concessions, sans perte d’identité : à méditer…