Oyez, oyez, voici certainement le plus vilain disque de cette fin d’année. Sonya Madan et ses boys avaient pourtant, par le passé, sorti deux albums corrects, même si déjà à l’époque, ils s’étaient attirés les sarcasmes d’une partie de la presse et du public anglais (pas assez rock, pop pompeuse, voix insupportable…). Il semble bien que leur passage sur une Major ait précipité leur fin, car sur ce disque, il n’y a vraiment rien à sauver. Et encore, il n’est pas sûr du tout, qu’avec son gros son rock, il passe en boucle sur les radios comme la chose semble avoir été espérée. On ne peut même plus se rattapper au lyrisme affiché qui agaçait certains et en charmait d’autres, tout est affreusement plat (écriture en panne, paroles gonflantes et voix ayant perdu tout son charme pour ne plus sonner qu’apprétée). La production de Gil Norton est comme d’habitude avec le bonhomme, proprette. On dirait même qu’il ait voulu faire sonner Echobelly indie, mais c’est bien raté (non mais écoutez-moi ces guitares trempées dans le plomb). I’m not a saint en est un exemple édifiant. Ou est passée la naïveté du groupe ? Certainement dans le tamis d’un gros contrat. Ici, on a cherché à sophistiquer à l’excès (Here comes the big rush), et on est tombé dans le piège de l’insipide (Everyone knows better). Les petites ritournelles qui faisaient auparavant sourire paraissent aujourd’hui bien arrogantes, avec leurs arrangements lourdauds (Paradise). Lustra ? Non, c’est plutôt lustré dans le sens du poil qu’il fallait comprendre, et roulé au final.