« Chenevez, Chenevez, votre nom me rappelle quelque chose… Ah oui, vous étiez partie prenante dans ce duo qui marqua joliment la pop music française des années 80/90. Mais que faisiez-vous donc depuis ? -Ben… J’ai déjà sorti un album en solo, m’sieur, depuis que Muriel et moi, ça n’allait plus. Mais ce premier album n’avait pas trop marqué les esprits. Alors voilà le deuxième qui, j’espère, devrait satisfaire les nouveaux adeptes du mélange rock/sonorités techno. »
En effet, en effet, remarque-t-on, tout ça reste rock dans la composition, mais l’uniformisation sonore technoïde dérange un peu de morceau en morceau. Certains feront sans doute d’excellents singles destinés aux boîtes de nuit, mais sur la longueur d’un album à écouter chez soi, ça lasse un tantinet.
Alors que Muriel avait joué la carte de l’authenticité et de la liberté de paroles sur son premier opus Enfin seule, Daniel Chenevez nous refait le coup de l’engin qui se veut grand public mais qui ne passe pas vraiment en raison de ces sonorités un peu trop « tendance » mais sans grande profondeur (mis à part sur Je veux tout qui nous plaît bien avec son vibraphone).

Les textes aussi laissent un peu sur sa faim l’auditeur attentif au sens du discours. Alors que Ultra Orange, dans le même genre de mélange rock/techno, nous avait vraiment fait marrer par son côté psyché foutraque, Daniel Chenevez tente une personnalisation des textes (il y a du « je » partout) mais n’arrive pas à nous emmener avec lui dans son monde de nouvelles technologies qui sous-tendent la solitude et l’échec des relations humaines.
Le propos est sans doute intéressant à développer, mais Chenevez ne parvient pas à nous passionner par ses histoires. Dommage car le musicien était vraiment bon et le redeviendrait vite à nos yeux et nos oreilles si seulement ses textes étaient un peu plus inspirés.