On vous résume la story en trois mots, car là n’est pas l’intérêt -éventuel- de ce livre. Un homme marié, père de deux enfants, ayant une situation confortable décide de quitter sa femme. Le livre est le récit de sa dernière soirée chez lui, au milieu de sa famille, avant de se faire la malle comme un malpropre. Durant ce laps de temps, finalement assez court, il va faire défiler un bonne partie de ses souvenirs, bien amers au regard de son jugement sur sa condition présente. Il va également tenter de vivre une nouvelle vie chez son meilleur ami Victor, une deuxième vie pas si excitante que cela, mais une vie libre.
Que dire du nouveau Kureishi, quand on aura précisé -tout de même- qu’il tranche assez fortement, de par son sujet et le traitement qui lui est accordé, de ses précédents bouquins (My beautiful laundrette, Black album, Le bouddha de banlieue…), même si il est toujours ancré dans ce qu’on appellera les « réalités sociales ». Qu’on préférait l’auteur d’avant, plus incisif, moins introspectif ; et finalement plus juste, plus vrai, plus profond ? Qu’il cherche peut-être à s’acheter une respectabilité d’écrivain « sérieux » ? Que son personnage principal nous énerve au plus haut point, qu’on a envie de lui foutre des baffes ? Peut-être, oui, mais il reste néanmoins un petit talent d’écriture, et la possibilité qu’Intimité rencontre, chez certains d’entre vous, une véritable résonance.

Alors, sans dire à Kureishi de se mettre son intimité dans le fondement, on lui conseillera, pour la prochaine fois (c’est le genre d’écrivains qui a toujours des idées), d’un peu plus la fouiller…