Au-delà de ses étonnantes qualités techniques (les studios Pixar avaient déjà fait leurs preuves en matière d’images virtuelles, mais ils nous montrent ici qu’ils peuvent aller encore plus loin…), Toy story 2 est un film bien pensé, une suite vraiment réfléchie… John Lasseter l’a bien compris, les meilleurs effets spéciaux du monde restent secondaires face au scénario et à la réalisation. Ainsi, il évite un second épisode ruminé, une variation sans intérêt du premier, uniquement destiné à éblouir le jeune public (comme, par exemple, les suites d’Aladdin, du Roi lion et de La Petite sirène, produites pour le circuit vidéo).

L’histoire de Toy story 2 s’articule en fait autour du questionnement philosophique des protagonistes sur leur propre état de jouet, sujet déjà présent dans le premier film. Mais aux réponses trouvées par les deux personnages principaux (à savoir que l’existence d’un jouet n’a absolument aucun sens si elle n’est pas vécue pour l’amour d’un enfant) viennent s’ajouter ici des facteurs inattendus, qui sont le point de départ d’une nouvelle intrigue. Suite à son enlèvement par un revendeur de jouets de collection, Woody le cow-boy va s’aperçoit que la vie peut être éternelle pour lui, qu’il peut devenir l’objet d’adoration de centaines de personnes… A la découverte d’un passé dont il ignorait complètement l’existence (au travers de tous les produits dérivés issus de son propre personnage, notamment une série télé dont il est le héros), ce dernier est partagé entre l’amour que lui portent ses amis et la future gloire qui lui est promise. Mais Buzz l’éclair et ses autres compagnons traversent toute la ville pour venir le libérer de toute tentation…

En produisant Toy story et A Bug’s life, les studios Pixar ont démontré qu’une association avec Disney n’interdisait pas forcément la réalisation de films plus intéressants que toute la bouillie donnée à voir par Walt depuis plus de cinquante ans. Bien moins démagos, légèrement plus cruels, et surtout, dégagés de toute indécence politique, les longs métrages de John Lasseter ont réussi à obtenir honnêtement l’estime du public grâce à une indéniable qualité visuelle et une narration vraiment spontanée. Pour notre plus grand bonheur, force est de constater que ce nouveau chapitre de Toy story est un film du même cru que les deux premiers chefs-d’œuvre du studio d’animation virtuelle.