Véritable invasion des clones, Sex academy n’est pas un teen movie ordinaire comme le suggère son titre américain (Not another teen movie) mais une compilation déchaînée des grands poncifs du genre. Ils sont donc tous là : la blonde pom-pom girls, le quaterback populaire, l’intello boutonneux et puceaux, la salope du lycée et le black de service… Sauf que Sex academy est en fait un pur objet référentiel renvoyant surtout aux grands classiques qui ont forgé le genre (Breakfast club, Sexe intentions, American pie, pour ne mentionner que les plus cités dans le film) et à ses figures les plus célèbres. Le long métrage de Gallen fonctionne constamment sur l’impression de déjà vu et les souvenirs du spectateur (les vidéophiles et téléphages un peu nerds seront les plus comblés, surtout devant les sosies d’anciennes gloires comme Zach ou Skreetch de Sauvés par le gong). Sex academy c’est l’anti-fiction radicale puisque reposant sur des situations et des schémas directement empruntées aux plus fameux des teen movies. Mais au-delà du (réel) plaisir de fan, le film de Joel Gallen est une passionnante et ludique lecture d’un genre typiquement américain difficilement adaptable ailleurs (voir le navrant et franchouillard Sexy boys).

Sex academy peut donc se regarder à deux niveaux -celui de la fiction premier degré (et dans ce cas, le film s’avère forcément moins drôle puisque moins surprenant)- et celui, plus distancié et ironique, du regard porté sur ce qui façonne la culture ado US. Mais le réalisateur ne se contente pas de compiler les clichés et prend un malin plaisir à mélanger et pervertir ses citations : voire la scène du baiser empruntée à Sexe intentions avec bave dégoulinante entre le clone de Sarah Michelle Gellar et une vieille censée reprendre le rôle de Drew Barrymore dans Elle est trop bien). La réussite de Sex academy réside aussi dans les libertés prises par Joel Gallen qui n’hésite pas à pousser le ridicule de certaines situations jusqu’au bout -en gros, plus de dégueulis et plus de cul, voir les Slovaques qui déambulent à poil en référence au personnage de Shanon Elizabeth dans American pie Sex academy ou l’art de la caricature portée à son comble.