Tout droit sorti des studios de Dreamwork, la société de production de Steven Spielberg, Paulie le perroquet qui parlait trop réunit toutes les caractéristiques des films américains destinés au jeune public. Une gentille histoire, celle d’un perroquet qui a appris à parler avec une petite fille en la guérissant de son bégaiement, puis séparé d’elle, partira dans un périple pour la retrouver, au cours duquel il rencontrera toutes sortes de personnes intéressantes et attachantes.

Le film se place dans l’univers de la fantaisie dans laquelle tout est possible, et veut convaincre les enfants qu’un perroquet peut non seulement parler mais qu’il est aussi doté d’une intelligence critique et sarcastique. On peut alors s’interroger en passant sur le degré d’anthropomorphisme du perroquet. Poussé jusqu’à la limite de l’humain (Paulie éprouve le sentiment amoureux et l’amitié), il est surprenant pour nous, vulgaires adultes qui avons quitté les rives fantaisistes de l’imaginaire enfantin, de constater ce que l’on veut faire gober à nos chères têtes blondes. Mais enfin nous sommes dans un film qui est manifestement dédié à l’univers enfantin, où les méchants ne sont pas vraiment méchants et où l’amour triomphe de toute façon ! Rajoutez à cela les effets spéciaux réalisés, pour ceux que ça intéresse, par la grosse pointure Stan Winston (Jurassic Park, Aliens et Terminator 2 entre autres), et le film devient le standard US du film pour enfants : de l’imagination, de l’action, de l’émotion.

Évidemment ce genre de film ne bouleverse rien et se contente tranquillement de divertir les moins de dix ans ; pas la moindre once de subversion pour un perroquet soit disant forte tête, et pas la moindre velléité de plausibilité n’est présente. En somme Paulie va enchanter les enfants et emmerder profondément les parents, à moins que ceux-ci n’aient déjà été eux aussi conditionné dès leur plus jeune âge.