Le meurtre parfait, c’est celui orchestré par Andrew Davis pour assassiner Hitchcock. Pourtant, ce n’est même pas l’idée de l’entreprise qui exaspère. En effet, le remake de Dial M for murder (Le Crime était presque parfait) pouvait s’avérer intéressant, du moins curieux. Le regard posé sur l’œuvre et son irrémédiable modernisation aurait pu être sobre et respectueux. Passons le fait que le réalisateur ne se soit pas mesuré au genre du huis-clos où son modèle excellait. On pouvait toujours espérer que la trame n’ait pas pris une ride et que les rouages de l’intrigue ne se soient pas rouillés. Mais à défaut d’être un hommage, le film est une insulte. A grands coups de métamorphoses scénaristiques, il essaie vainement de copier des films policiers plus récents en bourrant l’intrigue d’artifices et d’outils technologiques mal venus. L’histoire, celle d’un homme d’affaires cocu qui soudoie l’amant de sa femme pour qu’il la tue, est paraît-il plus proche de la pièce de théâtre initiale que ne l’était le premier film. Si l’on croit cette parfaite excuse, on ne peut que féliciter Hitchcock de son bon goût. Il n’y aurait finalement que la photo du film (créée par Dariusz Wolski, The Crow, Dark City) et les décors très luxueux à sauver.
Meurtre Parfait est un produit aseptisé, sans âme, sans rien. Un parfait ersatz qui ne mérite même pas qu’on en parle. Ah, au fait, un remake de Psychose est en préparation. Prions.