Après avoir réalisé un court métrage, I got a woman, sur le même sujet, le comédien Yvan Attal passe au long avec Ma femme est une actrice dans lequel il laisse libre cours à ses phobies d’homme marié à une star de cinéma. Toute ressemblance avec la réalité… n’est évidemment pas une coïncidence puisque le film semble relever en grande partie du vécu de ses deux interprètes principaux. A quelques petites différences près -Yvan Attal incarne ici un journaliste sportif-, le couple nous offre ainsi un condensé de sa vie à deux, chamailleries et incartades respectives comprises.

Mais si parfois le film ressemble à un reportage people sur le quotidien de ces acteurs célèbres, Yvan Attal a surtout voulu construire une comédie loufoque sur la paranoïa d’un mari jaloux. Peu sensible aux impératifs artistiques du 7e art, Yvan supporte en effet de plus en plus mal les apparitions dénudées de sa femme à l’écran et les regards concupiscents des spectateurs mâles. Quand il rejoint Charlotte sur un plateau de tournage et découvre qu’à la suite d’une blague qu’a voulu faire le metteur en scène à son actrice, tout l’équipe est à poil, il pète carrément les plombs. Plus que par son sujet qui ressemble à une plaisanterie entre « happy few » (quel est l’homme qui se plaindrait vraiment d’avoir une sublime actrice comme compagne ?), le film est surtout l’occasion de retrouver l’acteur trop rare au cinéma qu’est Yvan Attal. Entièrement centré sur son personnage, Ma femme est une actrice permet donc de retrouver sa gouaille et sa silhouette presque clownesque. Quelques scènes de pure comédie (notamment celle du train avec une Ophélie Winter plus vraie que nature), permettent de vérifier son talent d’acteur malheureusement pas au diapason de celui de cinéaste. Réalisation inexistante (sauf quand il s’agit de filmer Charlotte Gainsbourg lors de très beaux plans, mais n’est-ce pas dû à la photogénie naturelle de l’actrice ?), situations peu inventives, le premier long métrage d’Yvan Attal ressemble finalement à un film d’acteur pour acteurs au détriment d’un minimum d’égard pour la mise en forme.