Bien sûr, Le Retour de la momie est un gros film pop-corn, une production industrielle, standardisée et impersonnelle. Bien sûr, certains de ses effets spéciaux sont d’une laideur à tomber, notamment dans l’ultime partie, sur-informatisée et sur-virtualisée (ah, ce roi Scorpion qu’on dirait tout droit sorti du dernier niveau d’un pitoyable jeu vidéo !). Bien sûr, tout cela n’est qu’une resucée, plus ou moins parodique, des Indiana Jones d’antan, le bon tâcheron Sommers ayant remplacé le talentueux Spielberg.

Et pourtant, avouons-le sans honte, on prend un certain plaisir à suivre ces péripéties, savourant les quelques atouts dont Le Retour de la momie joue avec délices et malice. Premier d’entre eux, les comédiens : le trio Fraser / Weisz / Hannah fonctionne de manière assez remarquable, prolongeant la vieille tradition du film d’aventures hollywoodien, avec une répartition parfaite des rôles et un enthousiasme permanent plutôt contagieux. Deuxième atout : une tendance assez hilarante au pastiche, qui fait se côtoyer E.T. et La Guerre des étoiles, Titanic et Les Aventuriers de l’arche perdue, le tout dans un esprit potache sympathique. Et enfin, chocolat sur la poire, Le Retour de la momie a su trouver le ton juste -entre premier degré assumé et kitsch autocaricatural- sans trop verser d’un côté ou de l’autre, sans chavirer sur les flots improbables du mélange des genres. On appréciera ainsi cette croyance enfantine (d’aucuns diront « infantile ») dans le cinéma, surtout à une époque où les réalisateurs et scénaristes aiment à cultiver l’ironie méprisante, la distance cynique insupportable et hypocrite.

Au final, un divertissement agréable, donc, ni plus ni moins. Mais en regard d’autres tentatives malheureuses, venant d’ici ou de là-bas (on pense en particulier au piteux Belphégor), on ne peut qu’avoir de l’indulgence pour ce produit bien pensé et bien fabriqué.