Malgré son titre (ou plutôt sa très mauvaise traduction française), son affiche et un premier quart d’heure très mélo, le film de Tony Goldwyn laisse transparaître quelques indéniables qualités. Passé ce prologue sirupeux qui n’est pas sans évoquer une étrange fusion entre le film Hair et un épisode de Happy days, Le Choix d’une vie nous surprend agréablement par son changement de ton.

Durant l’été 1969 -période symbolisant l’apogée du mouvement Flower Power-, la guerre du Vietnam fait rage, Neil Armstrong s’apprête à marcher sur la lune, Woodstock et son message de non-violence prennent une ampleur considérable… Au beau milieu de ces bouleversements politiques, historiques et intellectuels, une jeune femme isolée s’éloigne de sa vie de famille routinière. Lors de vacances passées sans son mari, elle rencontre Walker, un vendeur ambulant. Symbole d’un monde extérieur dont elle a été coupée toute sa vie, celui-ci lui fait accéder à une liberté dont elle ignorait jusque-là l’existence. Leur liaison amoureuse ambiguè se termine lorsque l’époux en prend connaissance… Même s’il paraît d’une grande banalité, c’est avant tout le scénario qui fait la force de ce long métrage. Cette histoire plutôt classique fait en effet la part belle à ses personnages, complexes et fragiles. Grâce à eux, la scénariste réussit à matérialiser la rencontre entre deux univers socioculturels différents et représentatifs de l’Amérique de la fin des années 60. En refusant tout manichéisme, elle offre au spectateur des personnages finement construits, partagés entre leurs idéaux et les conséquences de ceux-ci sur leurs propres vies.

Pour interpréter ces rôles délicats, Diane Lane, Liev Schreiber et (surtout) Viggo Mortensen assurent des performances d’acteurs remarquables. On regrettera alors d’autant plus la mise en scène maladroite de Tony Goldwyn et l’utilisation assez convenue qu’il fait de la musique ou du montage alterné. Sûrement animé par l’envie de toucher un large public, le cinéaste tombe souvent dans un sentimentalisme déplacé qui plombe le film.