Petite comédie hollywoodienne, La Muse d’Albert Brooks ne parvient ni à nous convaincre, ni à nous faire rire. Le sujet situe déjà le film dans un univers un peu flou, entre crétinisme infantile américain pur jus et comédie satirique sur le monde du cinéma. En gros, entre Flubber et Swimming with sharks ! Une major décide de virer Steven Phillips, un scénariste qu’elle considère comme has been. En pleine crise artistique, celui-ci a alors recours aux services d’une muse (S. Stone), sorte de bonne fée de la création, connue de tout le gotha hollywoodien pour avoir sorti de l’impasse des cinéastes tels que Martin Scorsese ou James Cameron.

Les apparitions surprise de ces derniers dans leur propre rôle (Lorenzo Lamas, Jennifer Tilly et Rob Reiner font aussi partie des invités) sont bien l’un des rares éléments comiques du film, auquel s’ajoute la performance de Sharon Stone, qui fait des merveilles en muse capricieuse, dépensière et chieuse. Pour le reste, Albert Brooks manque quelque peu d’imagination, et ne convoque que des situations banales, des non-événements, le tout dans un style cinématographique qui se résume à une simple mise en images. Misant tout sur les bons mots des dialogues du héros, autant de tics verbaux fatigants (notamment cette propension très américaine à ajouter une note d’humour yankee à une situation catastrophique -on se souvient des blagues de Leonardo avant que le paquebot ne coule), le cinéaste (?) accouche surtout d’une comédie au style poussif sans effet de rythme galvanisant. Andie MacDowell, fidèle à son image lisse de bonne fille, endosse pour la millième fois sa robe de femme au foyer modèle. Preuve de la haute inspiration qui a généré le film, son rôle reprend exactement les mêmes caractéristiques que le précédent, Linda dans Gary et Linda de Richard Wenk. Dans les deux cas, Andie a un don pour la cuisine, mais cette fois-ci sa spécialité, c’est les cookies. Grâce aux judicieux conseils de la muse, elle se lance alors dans le commerce de ses petits gâteaux faits maison…
On l’aura compris, la muse dont il est question dans le film n’a sûrement pas exercé ses dons magiques sur Albert Brooks dont le rôle de scénariste foireux rejoint idéalement la réalité.