Claude Miller fait partie de ces réalisateurs que l’on n’a de cesse de haïr avec un bonheur constamment renouvelé, ceux qui témoigne le mieux de la médiocrité du cinéma français actuel, et qui ainsi confirment notre jugement. Ainsi le nouveau film de cet inénarrable « auteur » (comme il se définit lui même), bien que l’on pourrait penser qu’une introduction aussi directe n’est qu’un grossier subterfuge visant à créer une retournement dans ce piètre exercice de style, est inéluctablement mauvais. Et c’est pour cette raison que l’on peut apprécier Claude Miller : Il rend notre univers plus facile à cerner, il est le repère immuable d’un monde en constante évolution. Car je vous le dis, Claude n’a et ne fera jamais un bon film, c’est désormais sûr et entendu.
Et s’il est vrai qu’il à déjà réussit à piéger les foules et les critiques avec des films comme Garde à vue ou La Petite voleuse, il n’est désormais plus possible qu’un tel phénomène se reproduise (enfin espérons), car Miller n’a même plus la force de donner l’illusion du talent.

Ainsi, La Classe de neige revient sur une période bénie de l’auteur, à savoir les troubles de l’enfance, où en digne successeur de Guy Hamilton il s’efforçait de mettre en scène les mésaventures de jeunes filles prépubères (L’Effrontée). Mais La Classe de neige pousse plus loin cette logique en explorant les fantasmes d’un enfant d’une dizaine d’années marqué par l’éducation d’un père suicidaire. Un tel sujet nous vaut bien évidemment la matérialisation des fantasmes à l’écran permettant à Miller de laisser cours à son talent. Au final, on a l’impression d’être devant un épisode « hardcore » de l’instit’, avec tout ce que ça sous-entend : jeu d’acteur ultra naturaliste, quantité d’enfants insupportables, et (est-ce la peine de le mentionner ?) un foisonnement de clichés plus éculés les uns que les autres. On retiendra notamment la classe qui est composée d’un échantillon de tous les stéréotypes enfantins existants : le blagueur, le fayot, la studieuse… et parmi tout ceux-là, l’inévitable meilleur copain du héros : un immigré à forte tête à la foi faire valoir et quota tacite, sans doute inspiré par les sempiternels seconds rôles noirs américains. En ce qui concerne le racolage, vous aurez successivement droit à une attaque terroriste, un démembrement, et un accident de voiture assez gore…

Et tout ça pour arriver à une fin où toute la famille est glorifiée en tant que garante de la santé mentale enfantine. A peine digne de ces fameux Mercredis de la vie de France 2, La Classe de neige arrivera néanmoins à se payer un passage le jeudi sur M6. Le film fini, vous pourrez retourner chez vous en toute quiétude avec dans votre tête la pensée réconfortante que même si tout fout le camp, il y en a un qui ne changera jamais. Merci Claude.

P.S : La Classe de neige aura quand même réussit à dénigrer une foi de plus le festival de Cannes en obtenant le prix du jury. C’est toujours ça.