Dans le charter des nanars de l’été, Fortress 2 mérite la première classe. En des temps futurs, John Brennick (Christophe Lambert), le héros du premier volet, vit paisiblement avec sa femme et son fils. Recherché par les autorités fascistes, John s’est trouvé un coin peinard en forêt, où il peut couper du bois et chevaucher à loisir, tel un Charles Ingalls du XXIe siècle. Mais son cabanon est bientôt assiégé par les troupes de l’Etat, et John, tout en aidant sa petite famille à s’échapper, finit par se faire arrêter. Le rebelle se trouve ainsi enfermé pour la seconde fois au cœur de Men-Tel, prison sophistiquée désormais en orbite, à des milliers de kilomètres de la Terre. L’évasion s’annonce donc difficile…

Avec un scénario de série Z, Geoff Murphy réussit à pondre une série B pas si désagréable que ça. C’est vrai, la forteresse spatiale ressemble à un Lego géant, les acteurs jouent comme des pieds (Christopher en tête) et l’on connaît l’issue de l’intrigue depuis le début. Mais les rebondissements sont là, avec le charme cheap qui en découle : Brennick se cachant dans un container, le même résistant aux avances de la nympho de service, ou encore l’éternelle séquence de la douche, répétée ici à loisir, tout en vice et voyeurisme faussement naïfs. Et puis, il y a Pam Grier, à qui Tarantino ne semble pas avoir profité tant que ça, celle-ci acceptant de prêter son talent pour un rôle très secondaire de directrice arriviste et on ne peut plus bitchy. En quelque sorte, la boucle est bouclée pour l’interprète de Coffee, la panthère noire de Harlem : célébrée grâce à sa carrière dans le cinéma d’exploitation, elle y revient comme on retrouve ses amours passées. Mais quelques années se sont écoulées depuis que Pam distribuait des coups dans les films de Jack Hill. La preuve : aujourd’hui, c’est elle qui en reçoit. La comédienne est toujours aussi féline et sensuelle, mais elle a cinquante ans, et Fortress 2 ne se gêne pas pour lui mettre les pendules à l’heure. Un passage de relais, en somme, mais on peut se demander s’il existe une actrice capable de reprendre un flambeau aussi impressionnant.