Fidèles au rendez-vous annuel des fêtes de fin d’année, les studios Disney sortent un nouveau film d’animation en décembre. Après Toy story (1 et 2) et 1001 pattes, voici donc Dinosaure, quatrième long métrage réalisé en images de synthèse et produit par la grande usine à rêves américaine. A la différence des trois premières expériences, qui s’avérèrent vraiment concluantes, cette nouvelle production n’a malheureusement pas été réalisée en collaboration avec Pixar (le studio d’animation virtuelle le plus prometteur apparu ces dernières années).

D’un point de vue strictement technique, n’ayons pas peur des mots, Dinosaure est un film sublime. La grande armée des animateurs au service du studio semble s’être tuée à la tâche afin de mettre en œuvre toute une panoplie de procédés numériques récemment arrivés sur le marché de l’audiovisuel…On regrettera peut-être un léger manque de plans contemplatifs ; le découpage emporté et tape-à-l’œil du film nuit parfois à la beauté de certaines images que l’on aurait aimé savourer un peu plus longuement… Mais ce léger détail n’est rien à côté des autres défauts qui nuisent au film. Dinosaure est tout simplement un film creux… Une œuvre au scénario simpliste, animée par un sens de la moralité purement « disneyien », lourdingue et peu efficace (se résumant, à peu de chose près, à « hé, les enfants, c’est pas très gentil d’être méchant »). Une fois encore, Disney nous ressert donc le même dessin animé, sous une autre forme et avec des personnages différents… Pour enfoncer le clou de ce bien triste spectacle, le doublage français du film est absolument déplorable : imaginez des animaux préhistoriques débitant des vannes de banlieue à tout va…

Un tel retour aux sources de la part de Disney anéantit donc l’espoir de renouveau suscité par leurs précédents films… toute la magie et la subtilité inhérentes aux Toy storyet 1001 pattes n’étaient que le fruit des grands magiciens de chez Pixar, rien d’autre…