C’est d’abord l’histoire de trois fillettes qui planquent une boîte en carton quelque part dans un bois (cérémonie au cours de laquelle les trois bouts de chou se promettent une amitié éternelle). Quelques années plus tard, pile au moment où elles décrochent leur bacho (on y croit), on s’aperçoit que les anciennes meilleures amies du monde s’évitent comme la peste. Pourquoi ? Eh bien parce que le temps passe tout simplement : Lucy (Britney Spears donc) n’est qu’une bonne fille à papa même pas foutue de coucher ; Kit une grande métisse plutôt bonne mais superficielle comme il se doit ; Mimi (enceinte à 18 ans tout de même, mais qui a dit que les films américains ne traitent jamais des vrais difficultés du jeune ?) le prototype de la traînée à problèmes.

On l’aura vite compris, l’essentiel du film tourne autour des retrouvailles programmées de ces trois têtes à claques injustement désunies par les égarements de l’âge ingrat. Mais pour ça il faut un prétexte : Mimi veut se présenter à un concours de chant à L.A, Kit rejoindre son fiancée à L.A (tu parles d’une coïncidence) et Lucy revoir sa mère en Arizona (c’est sur le chemin). Malgré les inimitiés, tout ce beau monde décide donc de tout plaquer pour partir en bagnole jusqu’en Californie. Mais pour ça encore faut-il disposer d’une voiture avec chauffeur : ce sera chose faite en la personne de Ben (le faux beau gosse de service) dont les filles se demandent, avec beaucoup d’insistance, si oui ou non il a déjà tué un homme (finalement ce sera non).

A la fin du film, Lucy aura perdu une mère qui ne voulait pas d’elle depuis le début, Kit un fiancé très infidèle (c’est lui qui a engrossé Mimi en la violant sur une banquette arrière), Mimi un bébé qu’elle désirait à moitié. Ben a quant à lui tout bon : il a dégommé l’hymen à Britney au cours d’une coucherie mémorable face à l’océan ; il a aussi mis en musique un magnifique poème à Britney au cours d’un concert privé avec son égérie. A la fin du film, on l’aura là encore vite compris, les trois dévergondées gagnent et l’amitié et le concours de chant. Mais juste avant la fin du film, c’est-à-dire pendant une bonne heure, le spectateur aura droit à plusieurs scènes d’un comique exceptionnel : une séance de thérapie de groupe où les trois amies enfin réunies déballent leurs problèmes après une soirée arrosée ; les séquences de chant improvisées dans la décapotable à Ben ; les tenues improbables à Britney ; les gros plans sur le visage bovin à Britney.

Que retenir de ce navet pathétique ? Premièrement, et au risque de décevoir les nombreux fans de la star : Britney est gaulée comme un Gérard Jugnot dans les Bronzés (courte sur pattes, seins ridicules, cul indécemment large et cuisses de footballeur). Deuxièmement : en regardant de très près sa prestation époustouflante, on croit en la carrière cinématographique de Britney.