Réalité parallèle

Avec son histoire d’assistante shopping tourmentée par des ectoplasmes, le cinéma d’Olivier Assayas fait une audacieuse incursion dans le fantastique. À vrai dire, ce n’est pas la première fois. Le fantastique est le registre de toutes les sélections cannoises d’Assayas depuis 1953, dès lors que chacune d’elle ouvre pour le festival les portes d’un étonnant outremonde, noyé dans un épais brouillard d’hallucination collective. Dans cette réalité parallèle, Olivier Assayas non seulement existe, mais il est même un cinéaste estimable, ambassadeur mondial du cinéma d’ôteur français, et ses films, dûment sélectionnés en compétition, ne font peut-être pas l’unanimité mais parviennent à convaincre l’assistance du Grand Théâtre Lumière qu’il y a, deux heures durant sur le grand écran, quelque chose plutôt que rien. Or on est formel, on a bien regardé: il n’y a rien. D’ailleurs il y a un indice dans Personal Shopper, une preuve scientifique de ce néant caché sous l’illusion d’un film: à la toute fin, l’acteur d’Oslo 31 août fait une apparition. Le reste est un mélange de vieux riens et de riens neufs. Vieux riens: une maison à vendre, nouvelle étape de la passion d’Assayas pour les questions notariales; une ration de citations culturelles; une autre de plans sur smartphone histoire d’ausculter l’époque. Riens neufs: une histoire d’esprit frappeur façon remake Unifrance de Paranormal Activity; Kristen Stewart qui fait des essayages Dior et Cartier et qui joue à peu près dix fois moins bien que dans Twilight (trois tics répétés d’un bout à l’autre pour camper le personnage: bégaiement / reniflement / oeil en diagonale). Le film, qui a essuyé des sifflets très sonores à la projection de presse, n’est même pas vraiment honteux, et raisonnablement ridicule. Il peut se regarder avec l’attention discrète qu’on accorde au Figaro Madame dans l’antichambre d’un cabinet dentaire. À la sortie de la première projection publique, un couple cannois dénouait tant bien que mal les ficelles de l’intrigue: mais qui est le fantôme ? C’était pourtant pas compliqué: l’ectoplasme, c’est le film.
JM

Des femmes aux bord de la crise de nerfs

Beaucoup de portraits de femmes vieillissantes en sélection officielle : Aquarius de Kleber Filho Mendonça, Elle de Paul Verhoeven (qui passe samedi) et donc, cet après-midi, le magnifique Julieta de Pedro Almodovar, film flamboyant, mélodrame tranquille dépourvu de toute aspérité dramatique. On se croirait par moment dans un Cukor ou un Wilder tardifs, dans le même genre de classicisme crépusculaire lentement travaillé par la mort. On retrouve là le meilleur d’Almodovar : le génial portraitiste de femmes, le coloriste dément dont les plans sont comme une poignée de bonbons acidulés emportés dans un souffle souterrainement mélodramatique. De fait le film laisse une impression étrange après sa projection, on discerne mal le centre autour duquel il est censé s’enrouler: pas de scène-clé, de climax ou de logique ascendante du récit, simplement le portrait dépassionnée d’une femme qui retrace sa vie dans une lettre adressée à sa fille qu’elle n’a pas vue depuis douze ans. En dessinant le portrait d’une femme progressivement cernée par les morts, le film se déploie à la manière de ces woman’s pictures hollywoodiens où une figure féminine fait progressivement le ménage autour d’elle. Julieta excelle dans cette veine, qui consiste d’abord à prendre au mot l’idée du film de femme : c’est-à-dire un film entre femmes où les figures masculines se diluent une à une, s’effacent pour ne plus laisser que des femmes entre elles, jeunes ou âgées. Dans cette expression du temps à travers la féminité, se tient d’ailleurs, à l’aise, l’un des plus beaux raccords du festival, lorsqu’une pure convention, un passage de relais (deux actrices jouant deux âges différent d’un même personnage) se retourne en épiphanie formelle, en pur vertige temporel, évoquant l’effet que nous faisaient l’an dernier les deux derniers plans de Mia Madre. Le genre d’images qui alourdiront nos valises dans le train du retour.
MJ

Le retour de la momie

Étrange de titrer son film Voir du pays quand il ne s’agit que de voir une époque. Celle des années 90, décennie dans laquelle les sœurs Coulin sont restées coincées depuis leur premier court-métrage. Encore effrayées par la perspective du bug de l’an 2000, leur logiciel de montage continue donc de tourner sous Windows 95. Qu’elles s’emparent d’un sujet contemporain (ici, le sas de décompression de militaires français revenant d’Afghanistan, vu à travers le regard de deux jeunes femmes soldats) ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue.  Tous les motifs du jeune cinéma français d’il y a vingt ans se sont ici donnés rendez-vous. Soit : l’observation distancée de jeunes corps pris dans un petit tourbillon d’affects, ponctuée d’une fête de jeunes et d’un one night stand sous tequila suivi d’un regard blême au petit matin. Comme en France, on est toujours un peu concerné par le monde, ajoutons à cela un plan furtif sur un transport de migrants. C’est la pastille ONG agrafée sur les bandelettes d’une momie. Bref, cette jeunesse-là sent un peu la mort.
GO

Fin du mystère

Projeté en milieu de festival, on espérait qu’Aquarius, deuxième film de Kleber Mendonça Filho, allait secouer la douce léthargie de la compétition officielle dans laquelle le festivalier commençait de s’enfoncer. Attente probablement déplacée pour un film qui, au final, cherche moins à étaler une ambition formelle terrassante qu’à dessiner précisément ses thèmes sous l’angle du portrait de femme. La femme, ici, est interprétée par Sõnia Braga, immense star brésilienne, revenue vingt ans après de ses rôles de bomba latina à Hollywood pour jouer une ancienne critique musicale,  toujours séduisante, mais enfermée dans son veuvage et quelque peu éloignée de ses trois enfants. Dernière résidante d’un immeuble promis à la démolition, elle résiste aux pressions d’un promoteur immobilier impatient d’y édifier à la place une tour d’habitation réservée à la nouvelle bourgeoisie brésilienne. Sur cette discrète esquisse de drame social, le réalisateur brésilien retrouve les croisements thématiques de son précédent film, le formidable Les Bruits de Récife mais les fond dans une élégie sur la permanence des souvenirs. S’ouvrant une nouvelle fois sur des images d’archives (Le Recife d’avant la modernisation), traversé de rapports sociaux et urbanistiques, le film se rétracte ainsi moins sur l’exploration d’un quartier ou d’un immeuble que sur celui d’un corps. Corps dansant mais meurtri de son héroïne, à la beauté épaissie par le travail du temps, mais qui témoigne d’un seul entêtement : nous ne vieillissons jamais tout à fait, convoquant inlassablement notre jeunesse sur l’autel de nos souvenirs, peut-être vieux, mais à jamais enfant. Chez Mendonça Filho, la vie de l’esprit se donne à voir à la surface des images : les corps s’étreignent sur les mêmes meubles, on chante les mêmes chansons, seules les façades témoignent du passage du temps. C’est que la chair parle, comme les murs. Mais si l’on retrouve beaucoup de la souveraine sensualité du film précédent, Aquarius en réduit parfois trop les enjeux à une petite mécanique concertée. Attendu, peut-être trop, et en premier lieu par nous, le réalisateur semble avoir crispé son regard en s’abandonnant à des scènes parfois trop volontaristes dans leur métaphore. Dans l’immense flux d’images dont Cannes n’est plus qu’un nœud parmi d’autres, la fiction reste le dernier refuge des mystères. En éteignant les humeurs fantastiques de son cinéma, Le réalisateur brésilien semble malheureusement les avoir chassées. Trop soucieux de sa lisibilité, le film a donc un peu déçu. Pas grave, on attend déjà avec impatience le prochain.
GO

Une victime collatérale

Après un départ emballant, la Sélection Officielle marque un peu le pas et s’emploie à faire défiler sur son tapis rouge quelques intermèdes atones et transparents, moins nuls que proprement inexistants. De Garcia à Assayas, c’est comme si le festival voulait offrir au spectateur de reprendre son souffle, avant un sprint final qui s’annonce tendu et corsé (Dolan, Refn, Verhoeven). Impossible de ne pas somnoler devant l’eau dormante de récits inexplicablement anesthésiés, idéalement découpés pour que le festivalier y aménage quelques micro-siestes déjà indispensables. Ce ventre mou a trouvé en Loving sa parfaite victime collatérale — et particulièrement dans la team Chro, comme on vous le disait hier. À l’instar de son couple érigé malgré lui en fer de lance de la lutte raciale, il faut dire que le film de Nichols cherche surtout à se faire oublier, balayant les grandes courbes édifiantes de son sujet pour mieux accompagner la ténacité discrète de ses amoureux. Ce que filme le réalisateur de Mud, c’est ainsi moins l’élan d’une bataille civique que la permanence d’un idéal en sursis, la résistance patiente d’un chromo familial condamné à l’errance, puis éprouvé par une intrigue judiciaire que la mise en scène semble chaque fois envisager d’un regard méfiant, comme si son ampleur menaçait la promesse d’éden domestique vers quoi tout le film tend. Une ambition modérée qui avait toutes les raisons de passer sous les radars éteints du festivalier, mais qui trouve en vérité dans ce tunnel d’indifférence le prolongement de sa subtile réussite.
LB

Haute sécurité #5 : La plage Nespresso

Prenons le large, ou presque, et vérifions le niveau de sécurité le long des plages privées de la Croisette. Très fréquentée par les amateurs de cafés frappés, la plage Nespresso accueille également diverses fêtes de prestige, dont celle de la Semaine de la critique. Il semble donc fondamental de surveiller toutes les voies d’accès possibles, une escouade pouvant accéder à la terre ferme depuis une discrète embarcation de plaisance. Or, si l’entrée située sur la Croisette est bien gardée, l’encadrement du périmètre sablonneux laisse pour le moins à désirer : certains convives s’entassent bien au-delà des limites fixées par les vigiles et se trouvent ainsi largement à découvert. On remarquera toutefois que cette négligence n’est rien à côté de celle de la Plage de la Quinzaine, où d’aberrants pains de plastique blanc ont été placés sur le sable pour obstruer l’accès maritime. Et pourquoi pas des peaux de banane ? Verdict : 1/5
YS

Chronic’art recrute

Deuxième victoire consécutive de Guillaume Loison pour L’Obs, qui rejoint donc Vincent Malausa en tête de la course. Le Monde, Libé, Les Inrocks, Le Figaro, Première et Technikart: réveillez-vous !

Tous les résultats ici :
CHRO_5_0_?

26 COMMENTAIRES

  1. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  2. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  3. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  4. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  5. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  6. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  7. « ne fait qu’aviver le paradoxe temporel qu’il y a filmer des sujets de presse avec les clichés d’une époque révolue. » manque un truc non? sinon moi les Almodovar bien que n’ayant pas besoin des sous-titres ça m’a toujours ennuyé comme une corrida.

  8. Sinon, le vrai sujet de Loving ce n’est pas le couple, ni la bataille civique, ni le mariage inter-racial, le sujet c’est Richard Loving et par extension l’identité et la paternité. Personnage limite albinos aussi mutique et obsessionnel que Ryan Gosling dans Drive, on ne connait rien de son passé et il n’en a lui-même rien à faire. Dès le début il annonce son sacrifice, il achète le terrain où sa future femme a grandit et veut y construire une maison pour mettre sa famille « à l’abri d’un monde extérieur à l’hostilité grandissante »; il la demande en même temps en mariage… (revoyez sa réaction, ça en dit long). Tout cela est bien plus proche de Take Shelter que de Mud; et beaucoup plus subtil et intelligent que le troupeau de la presse internationale veut lui en donner l’air. Il n’y a vraiment pas de quoi crier à l’académisme ronflant. Bien au contraire. Palme D’or.

  9. Sinon, le vrai sujet de Loving ce n’est pas le couple, ni la bataille civique, ni le mariage inter-racial, le sujet c’est Richard Loving et par extension l’identité et la paternité. Personnage limite albinos aussi mutique et obsessionnel que Ryan Gosling dans Drive, on ne connait rien de son passé et il n’en a lui-même rien à faire. Dès le début il annonce son sacrifice, il achète le terrain où sa future femme a grandit et veut y construire une maison pour mettre sa famille « à l’abri d’un monde extérieur à l’hostilité grandissante »; il la demande en même temps en mariage… (revoyez sa réaction, ça en dit long). Tout cela est bien plus proche de Take Shelter que de Mud; et beaucoup plus subtil et intelligent que le troupeau de la presse internationale veut lui en donner l’air. Il n’y a vraiment pas de quoi crier à l’académisme ronflant. Bien au contraire. Palme D’or.

  10. Sinon, le vrai sujet de Loving ce n’est pas le couple, ni la bataille civique, ni le mariage inter-racial, le sujet c’est Richard Loving et par extension l’identité et la paternité. Personnage limite albinos aussi mutique et obsessionnel que Ryan Gosling dans Drive, on ne connait rien de son passé et il n’en a lui-même rien à faire. Dès le début il annonce son sacrifice, il achète le terrain où sa future femme a grandit et veut y construire une maison pour mettre sa famille « à l’abri d’un monde extérieur à l’hostilité grandissante »; il la demande en même temps en mariage… (revoyez sa réaction, ça en dit long). Tout cela est bien plus proche de Take Shelter que de Mud; et beaucoup plus subtil et intelligent que le troupeau de la presse internationale veut lui en donner l’air. Il n’y a vraiment pas de quoi crier à l’académisme ronflant. Bien au contraire. Palme D’or.

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