Troisième et dernier volet de la fameuse « freetrilogy » initiée par Jean-Marc Barr (après Lovers en 1999 et Too much flesh en 2000), Being light, co-réalisé par son complice Pascal Arnold, s’avère -sans grande surprise- bien décevant. Le projet de réaliser trois films à partir de trois histoires différentes illustrant et questionnant nos libertés individuelles et, pour ce faire, d’utiliser les principes du Dogme de Lars Von trier, devait contribuer à faire d’un concept qui ressemble à une vraie bonne idée, une oeuvre un peu plus consistante. Hélas, les bons sentiments n’ont jamais suffi à faire un bon film.

Being light promène ses personnages entre Paris et Pondichéry. Maxime, jeune homme échappé d’un asile psychiatrique rencontre Jack, businessman multimillionnaire, perruqué et débordé. Entre eux va naître une amitié qui va bouleverser leurs destins. « Being Light », c’est l’état de désenchantement illuminé qui permet d’être ouvert à la vie. Ça partait plutôt bien et le film n’est pas dénué de certaines qualités dont la première (et non des moindres) est l’étonnante composition de Romain Duris (Maxime) qui porte le film sur ses épaules. Le rôle d’un jeune homme intuitif qui ne peut s’empêcher de dire la vérité et qui, pour retrouver sa bien-aimée, part jusqu’en Inde, n’était évidemment pas sans risques pour Romain Duris qui réussit là à construire un personnage surprenant, naïf et décalé jusque dans sa démarche et sa gestuelle. Cette interprétation contribue à donner un humour et un ton très particuliers au film. Mais si cette comédie burlesque enlève bien ici et là quelques sourires, elle ne parvient jamais à nous convaincre vraiment.

Rapidement, on se demande où le film veut en venir… nulle part apparemment. Being light tourne alors en roue libre, faute d’avoir un scénario suffisamment solide. Multipliant les clichés (l’aliénation par la société de consommation, la standardisation des idées et des envies, l’hypocrisie ambiante qui empêche toute tentative de liberté…) et des dialogues d’une naïveté extraordinaire, on finit par se désintéresser complètement de cette histoire pas crédible pour un sou. L’échappée indienne dont on imagine aisément qu’elle ne fut pas facile à tourner, ne parvient même pas à restituer la beauté et la fascination que ce pays est sensé exercer sur les personnages. Mal filmé par la caméra DV de Pascal Arnold, Being light s’éteint alors peu à peu.