Hope Blister, comme l’explique malicieusement le sticker sur la pochette du disque, c’est « le quatrième épisode de la trilogie This Mortal Coil ». Mais si, rappelez-vous le all-stars band 4AD à géométrie variable sorti tout droit de l’esprit de Ivo, le boss du label. Y avait vraiment du beau monde, des gens des Cocteau Twins, de Colourbox, de Modern English (ces derniers superbement ignorés par la critique alors que leur new wave racée était pratiquement ce qui se faisait de mieux à l’époque. Bon d’accord, après, ils ont fait le coup de la carrière américaine, et ça s’est gâté sévère). Ce Smile’s ok est donc une suite mais pas vraiment à cette entité musicale qui sortit trois albums dont on peut dire que les deux premiers furent des réussites.

Ici malheureusement, c’est plutôt du tonneau du troisième album, celui de trop, qu’il s’agit. Pas que les jeunes gens rameutés par Ivo manquent intrinsèquement de talent ou qu’ils fassent mal leur boulot, mais justement, la sauce ne prend pas, on a vraiment l’impression qu’ils n’ont eu que peu de latitude dans cet album de reprises chéries par Ivo. Certes, on retrouvera des morceaux signés David Sylvian –Let the happiness in-, Brian Eno –Spider and I-, Chris Knox –Only human– ou bien encoer John Cale -Hanky panky nohow, mais toute cette affaire manque singulièrement d’âme. De plus, Ivo semble s’entêter dans ses obsessions, ce qui a pour conséquence d’enfermer l’entreprise dans un concept musical pour le moins éculé. C’est dommage, car il y a quand même de beaux moments, mais on ne peut pas faire revivre une époque révolue d’un coup de baguette pas magique.